Particulièrement touché par la violence terroriste qui a ciblé ses capacités, le transport des voyageurs a perdu plus de 40% de son parc en l'espace de quelques mois. La reconstitution des moyens du secteur, quelques années plus tard, a permis de combler le déficit grâce à un apport quasi exclusif du secteur privé. Ainsi, l'on compte actuellement quelque 1 345 véhicules offrant l'équivalent de 33 650 places assises, capacités encore en deçà des besoins exprimés, notamment à travers les zones enclavées et difficiles d'accès. L'arrivée d'un grand nombre d'opérateurs n'a pas été synonyme d'amélioration en ce qui concerne la qualité des prestations, car le parc utilisé, même s'il a permis de parer à l'urgence, a aussi été à l'origine de plusieurs drames. Et pour cause, celui-ci a vite atteint le seuil d'obsolescence, sachant que, majoritairement, les véhicules encore en service ont plus de 15 ans de moyenne d'âge. À titre d'exemple, seuls 6 véhicules de types autobus et autocars utilisés pour l'exploitation de lignes nationales, interurbaines et rurales ont moins de 10 ans d'âge. Ce qui explique le nombre toujours élevé d'accidents dont une grande proportion est imputée aux défaillances mécaniques des véhicules. À la vétusté du parc, s'ajoute l'état du réseau routier fortement dégradé en de nombreux endroits, facteur qui n'encourage pas à l'investissement dans le créneau pour des dessertes non attractives et partant de mettre en service des véhicules neufs pour l'exploitation de certaines lignes jugées non rentables. M. E