“Pour qu'un film autrichien réussisse, il lui faut attirer le public… allemand.” Cet aveu de Thomas Michael Baier, ambassadeur d'Autriche en Algérie, fait hier lors de la rencontre avec la presse à la Cinémathèque, illustre la particularité du cinéma de ce pays de huit millions d'habitants à l'histoire jalonnée d'annexions suivies d'autant d'indépendances. Et comme Vienne, qui est un des sièges de l'ONU, souhaite s'ouvrir au monde, c'est à présent au public algérien d'apprécier la production cinématographique de ce pays d'Europe. En conséquence, il était naturel que ces journées autrichiennes soient inaugurées par un film qui interroge sur les situations délicates que pose l'immigration, légale ou pas. Réalisé par Houchang Allahyari, Iranien vivant en Autriche, Né en Absurdistan (1999) raconte la rencontre de deux familles, l'une “pure laine” et l'autre issue de l'immigration. Cette rencontre inopinée est le résultat d'une erreur suite à laquelle un bébé d'origine turque se retrouve chez cette famille autrichienne… Le deuxième film, réalisé par la décoratrice et journaliste Andrea Maria Dusl, Blue Moon (2002), met en scène la rencontre de deux mondes, l'Europe de l'Ouest et celle de l'Est. “séparées par le rideau de fer. L'on s'est longtemps posé la question de savoir ce qui se passait derrière ces frontières”, a précisé, en parlant de ce film, Sonja Etzelsdorfer, enseignante de civilisation et de langues autrichiennes qui séjourne actuellement en Algérie. Enfin, le dernier film, La mante religieuse (2001), réalisé par Paul Harather, sort du contexte des rencontres des différentes cultures pour s'intéresser au quotidien de tout le monde fait d'unions ratées, des plaisirs de la vie accessibles, dans le cas de cette comédie noire, après quelques meurtres. Après Oran, ces trois films sont à l'affiche à la Cinémathèque d'Alger jusqu'au 13 février à 14h. Trois séances donc pour découvrir un pays et son cinéma. SAMIR BENMALEK