Film n La cinémathèque algérienne a abrité, dimanche, la projection de Blue Moon de Andrea Maria Dusl, dans le cadre des journées du cinéma autrichien. Parfaitement équilibré entre tragique et comique, le tout mêlé de romantisme, ce film retrace l?histoire de Johnny qui entame un voyage pour retrouver Jana, sa bien- aimée. Une histoire d?amour forte en émotion. Et dans ce voyage, qui commence en Autriche et se termine à Odessa, en Ukraine, en passant par la Slovaquie, c?est tout un chemin qui défile avec ses paysages et ses gens. C?est la réalité des pays traversés qui est révélée dans sa diversité et sa vérité. Blue Moon est une découverte de soi à travers la différence de l?autre. Longtemps, l?Autriche était coupée de ses voisins, les pays de l?Est, par ce que l?on peut appeler communément le rideau de fer ; mais avec la chute du mur de Berlin, à la suite de l?effondrement du communisme, l?Autriche se trouve soudainement en contact avec ses voisins. Ainsi, ce film, sobre, drôle et parfois déroutant, raconte avec énormément de tonalités et à travers le couple, les relations entre l?Est et l?Ouest d?un continent réunifié, mais singulièrement étranger à lui-même. Blue Moon se veut un moment fort ainsi que privilégié de réflexion, d?échanges, de sensibilisation et de rapprochement interculturel. Cela à travers l?image qui suscite en nous cette nécessité de poser un regard, neuf et neutre, sur notre monde.A rappeler que ce film est projeté dans le cadre des journées du film autrichien et cette initiative cinématographique permettra, à l'avenir, en cas de succès auprès du public, de «renforcer ce genre de manifestations», selon l'ambassadeur d'Autriche à Alger, Thomas Michel Baier, et ce, en vue de faire connaître dans un esprit ouvert et plus large la cinématographie autrichienne jusque-là très peu connue des cinéphiles algériens. L?on ne connaît, en effet, du cinéma autrichien que le réalisateur Micael Hanek, figure de proue de cet art depuis une quinzaine d?années, qui a signé dernièrement Caché avec Daniel Auteuil et Juliette Binoche. La particularité du cinéma autrichien, c?est qu?il se veut un film à texte ; d?ailleurs «les thèmes abordés par ce cinéma sont souvent inspirés de la littérature autrichienne», explique Mme Sonja Etzelsdorfer, professeur de littérature autrichienne. Cela rehausse sa qualité et sa teneur. Et de poursuivre : «A partir des années soixante, plusieurs réalisateurs autrichiens se sont reconvertis au cinéma expérimental en réalisant des films contestataires, ce qui leur a permis de trouver une place sur la scène internationale de la mouvance du film avant-gardiste.»