Bien qu'elles n'ont pas été citées dans le courrier à travers lequel les services du ministère de l'enseignement supérieur lui ont notifié son limogeage, les raisons restent très évidentes pour le doyen de la faculté de sciences économiques et de gestion de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. Contacté hier, ce désormais ex-haut fonctionnaire de l'université nous a déclaré d'emblée que les raisons de son limogeage sont d'ordre purement scientifique. Pour lui, “elles sont liées à une affaire de post-graduation en économie qu'une enseignante a voulu ouvrir et que le conseil scientifique de la faculté a rejeté, faute de diplôme et titre requis en la matière, mais que le conseil scientifique de l'université a ensuite approuvé après l'avoir rejeté une première fois”. Mais l'affaire ne s'arrêtera pas là puisque le doyen de la faculté des sciences économiques dit n'avoir pas avalisé et exécuté la décision du conseil de l'université en tout âme et conscience, “dans le seul intérêt de l'université”. “J'ai proposé une expertise sur la situation”, dit-il, “mais le ministère de l'Enseignement supérieur était déjà saisi par l'autre partie”, ajoutera-t-il encore. “Et ensuite c'est le ministère qui ordonnera l'exécution de la décision du conseil de l'université et donc de répondre favorablement à la demande de l'enseignante”, expliquera-t-il tout en exprimant son regret suite au refus du ministre de le recevoir. Ce dernier lui aurait notifié son limogeage sans vouloir l'entendre. Contacté au sujet de cette même affaire, le recteur de l'université dit ne pas vouloir “polémiquer à ce sujet” et qu'il est, aussi, tenu par l'obligation de réserve. Toutefois, ce dernier ne s'empêchera pas de nous confirmer que “le doyen de la faculté des sciences économiques de l'université de Tizi Ouzou est effectivement relevé de ses fonctions”, et que “l'enseignante en question est passée par toutes les voies de recours et qu'elle a eu l'aval du conseil scientifique de l'université, qui est le conseil suprême, et donc tout est dans les règles”. SAMIR LESLOUS