Près de 90% des déchets produits sont récupérables et donc recyclables. Pour faire face à la menace écologique, il est impératif de penser à la création de centres d'enfouissement technique (CET), dont la gestion sera intercommunale. Deux journées d'étude sur la problématique de la gestion des déchets ménagers ont été organisées, hier et aujourd'hui, par l'APW de Tizi Ouzou. C'est que le sujet ne manque pas d'intérêt, de nos jours, devant la prolifération de décharges sauvages à travers toute la wilaya de Tizi Ouzou, devenue malgré elle une “décharge à ciel ouvert”. Cela n'a pas échappé au wali qui, dans son intervention avant l'ouverture des travaux du séminaire, a souligné le contraste entre la vocation touristique et agricole de la région et la plaie que constituent les multiples décharges sans contrôle pratiquement dans toutes les communes. Le premier magistrat de la wilaya plaide pour un schéma directeur pour prendre en charge, tous ensemble, dit-il, les aspects liés au problème de l'environnement. “Nous avons une belle nature à vendre, mais il y a la contrainte des décharges publiques”, se plaint-il devant un parterre constitué d'élus locaux et de fonctionnaires de l'administration. Prenant la parole, le secrétaire général du ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement reconnaît que la wilaya de Tizi Ouzou est très en retard en matière environnementale. Mais le représentant du département de Cherif Rahmani avoue que la gestion des déchets est une mine d'or, en ce sens que cela participe à la création de postes d'emploi aussi bien en aval qu'en amont : transport, tri, site, récupération… Le directeur de l'environnement, Mustapha Oubabas, a consacré sa communication à l'état des lieux et aux mesures préconisées pour la gestion des déchets à travers la wilaya de Tizi Ouzou. Le constat de M. Oubabas est des plus alarmants : ramassage et transport insuffisants, sites de fortune mal contrôlés, décharges sauvages, déversement à ciel ouvert… En effet, 800 tonnes de déchets solides sont produits journellement dans la wilaya de Tizi Ouzou, révèle le conférencier. Et lorsque l'on sait que 80% du territoire de Tizi Ouzou est de relief montagneux, la menace écologique devient visible à l'œil nu. C'est-à-dire imminente. L'inspecteur de l'environnement préconise la création de centres d'enfouissement technique (CET), dont la gestion sera intercommunale. Sauf que le choix du terrain risque parfois d'être problématique, c'est pour quoi l'intervenant invite les P/APC à prendre en charge cet écueil du foncier. Sur un total de 42 sites répertoriés à travers la wilaya, 17 sont des sites intercommunaux, dont celui situé à Oued Falli, à la sortie de la ville de Tizi Ouzou, d'une capacité de 400 tonnes. Oubabas considère que 90% des déchets produits sont récupérables et donc recyclables. Une raison de plus pour plaider pour une réorganisation de la filière de récupération sur les sites aménagés. La matinée d'hier a été également consacrée à la présentation de trois autres communications par des enseignants à l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. Arezki Derridj, doyen de la faculté des sciences agronomiques, s'est intéressé à l'approche économique de la gestion des déchets à travers la wilaya de Tizi Ouzou. L'enquête menée par un groupe d'étudiants encadré par le doyen a été consacrée à quatre communes : Tizi Ouzou, Draâ Ben Khedda, Larbaâ Nath Iraten et Aïn El Hammam. Son collègue Hamid Yahi a présenté, lui, la gestion technique des déchets urbains, alors que Saïd Makhlouf, maître assistant en énergétique, s'est penché sur la gestion pratique d'un CET. La séance de l'après-midi devait être marquée par les travaux d'ateliers. YAHIA ARKAT