Le commandement central américain et les planificateurs du commandement stratégique ont “identifié des cibles et travaillent sur les questions logistiques en vue d'une opération militaire” en Iran, rapporte la publication anglaise. Washington se préparerait à recourir aux solutions extrêmes pour empêcher l'Iran d'acquérir l'arme nucléaire. C'est ce qui ressort des informations publiées, hier, par le journal londonien Sunday Telegraph. Il écrit que les stratèges américains établissent actuellement des plans en vue d'une attaque contre l'Iran qui serait un dernier recours pour mettre fin à la poursuite de la mise au point d'armes nucléaires par la République islamique iranienne. Les stratèges du Pentagone, qui sont en liaison avec le bureau du secrétaire américain à la Défense, Donald Rumsfeld, étudieraient une option militaire au cas où les voies de la diplomatie ne parvenaient pas à freiner la volonté de l'Iran de se doter d'armes nucléaires, affirme le Sunday Telegraph, qui estime que “ceci est plus qu'une simple et éventuelle évaluation militaire”. Citant un haut responsable du Pentagone, l'édition dominicale va jusqu'à dire que “cette question a pris une beaucoup plus grande priorité au cours de ces dernier mois”. L'information, en provenance de Washington et mise en valeur à la une du journal, indique que “le commandement central américain et les planificateurs du commandement stratégique ont identifié des cibles et travaillent sur les questions logistiques en vue d'une opération militaire”. Ainsi, tout indique que les Etats-Unis sont déterminés à aller jusqu'au bout pour faire capoter le programme nucléaire iranien. Reste à savoir, cependant, si l'administration Bush peut se permettre dans la conjoncture actuelle, où elle est embourbée en Irak, d'ouvrir un nouveau front de guerre d'autant plus que les potentialités militaires du régime des mollahs sont loin d'être négligeables. C'est ce que ne cessent de rappeler le nouveau président iranien aux Américains dans ses différentes mises en garde. Après avoir menacé de se retirer du Traité de non-prolifération nucléaire, Téhéran semble revenu à de meilleurs sentiments. Dans un point de presse tenu hier, le porte-parole de la diplomatie iranienne Hamid Reza Assefi a affirmé que son pays était “toujours attaché” au TNP, mais pourrait revoir sa position selon la décision que prendra l'Agence internationale de l'énergie nucléaire (AIEA) sur son dossier le 6 mars prochain. “Le TNP est un pacte international auquel nous sommes toujours attachés, mais nous ne pouvons pas accepter qu'on l'utilise à des fins politiques”, a déclaré le responsable iranien. Interrogé sur la possibilité de voir Téhéran se retirer du TNP si son dossier était formellement renvoyé par l'AIEA le 6 mars devant le Conseil de sécurité des Nations unies, le porte-parole a répondu : “Nous déciderons conformément à l'attitude que les membres de l'AIEA auront vis-à-vis de la République islamique.” Pour rappel, le 4 février dernier, le conseil des gouverneurs de l'AIEA, l'exécutif de l'agence, a informé le Conseil de sécurité de l'ONU du dossier nucléaire iranien et a remis au 6 mars prochain la possibilité de le renvoyer devant le principal organe de décision des Nations unies. K. ABDELKAMEL