On a évité de peu une tragédie, hier, à la gare d'Alger. 17h15. Un train de banlieue, le B 127, en provenance de Thenia, s'apprête à entrer en gare. En face, sur une voie parallèle, un autre train se dirige de son côté vers l'aire de garage de la station ferroviaire. Soudain, le clash. Ignorant la signalisation lumineuse qui lui ordonne d'observer un stop, le conducteur du second train accélère. “Il n'a pas marqué le stop tel qu'indiqué par le panneau de signalisation”, explique M. Laâlami, directeur général de la Société nationale de transport ferroviaire (SNTF). Désignant le tableau d'affichage, il nous montre les initiales N. F. (non franchissable) dûment mentionnées en haut des rails. Sur sa lancée, le mécanicien imprudent ne voit pas arriver l'autre locomotive sur la voie parallèle. Il se risque, sans nulle appréhension, sur le même chemin quand se produit l'accident. Prenant en écharpe la première voiture du train rentrant en gare, il l'agrippe de biais et la pousse vers le quai. Le wagon est quasiment écrabouillé. Tous ses occupants sont blessés. Selon le directeur général de la SNTF, une vingtaine de blessés sont dénombrés dont quatre dans un état grave. Il s'agit de deux agents de train et deux mécaniciens. Pour leur part, les agents de la Protection civile évoquent une cinquantaine d'évacuations. A l'hôpital Mustapha-Bacha, le directeur a avancé le bilan d'une trentaine de blessés. En déplacement sur les lieux de l'accident puis au CHU Mustapha, le ministre des Transports, Abdelmalek Sellal, a donné un chiffre précis : 34 blessés. S'exprimant sur la collision, il a affirmé qu'il s'agit d'“une défaillance humaine” et a imputé la faute au conducteur qui sera, a-t-il dit, “sévèrement puni”. Le ministre a déploré l'accident et a assuré que les blessés sont pris en charge dans les meilleures conditions. Au niveau de la gare d'Alger, restée ouverte pour accueillir les voyageurs, l'accident n'a pas interrompu le trafic. Le ballet des ambulances, la présence en force des agents de la Protection civile, des éléments des forces de sécurité, d'artificiers sur le quai, ainsi que l'attroupement de badauds à l'entrée de la station, ont ouvert la voie aux pires spéculations. Unique trace de ce qui s'est passé, la voiture écrasée quitte les rails sur une remorque. Il est 19 heures. S. L.