Vingt-quatre personnes ont été arrêtées pour dilapidation de deniers publics, faux et usage de faux, falsification de documents commerciaux et émission de chèques sans provision. Après enquête, quatorze d'entre elles ont été placées en détention préventive, dont trois cadres de la Badr qui a subi, dans cette affaire, des pertes de 30 milliards de centimes. La moisson est incontestablement généreuse : la brigade contre la grande délinquance économique et financière, relevant des services de la répression du banditisme (SCRB), a réussi à arrêter 24 personnes impliquées dans une affaire dite MVS, du nom d'une société versée dans la réalisation, notamment des routes, dont le siège est à Bouchaoui à Alger. Ces personnes dont des cadres de la Banque algérienne de développement rural (Badr), agence de Birkhadem au nombre de trois, selon le responsable de la SCRB qui a animé hier une conférence de presse à Alger, avaient un modus operandi similaire à ceux arrêtés il y a quelques semaines dans l'affaire de la Badr de Birkhadem. Ils sont notamment spécialisés dans l'émission de chèques sans provision et l'usage de faux documents commerciaux. “Ils sont arrêtés pour dilapidation de biens publics, émission de chèques sans provision, faux et usage de faux sur documents commerciaux et chèques bancaires”, a expliqué le responsable de la SCRB. Le coût du préjudice causé à la banque est estimé à pas moins de 30 milliards de centimes. Il faut dire que parmi les personnes arrêtées, certaines ont été déjà impliquées dans l'affaire d'une autre société qui disposait de filiales fictives dont la presse s'est fait l'écho il y a quelques semaines. Mais, il n'y a pas que ce réseau sur lequel la police a réussi à mettre le grappin. Selon, M. Abdelmalek, la brigade centrale des atteintes aux biens a réussi de son côté à démanteler un réseau transnational spécialisé dans le trafic de véhicules haut de gamme. Après 9 mois d'enquête grâce “à l'infiltration du réseau”, méthode assez classique chez la police, et au concours entre autres d'Interpol, la brigade a pu défaire l'écheveau de ce réseau qui englobait la France, l'Italie, le Royaume-Uni, la Tunisie et qui disposait même de ramifications à travers de nombreuses wilayas du pays dont notamment Alger, Tizi Ouzou, Béjaïa, Bouira, Constantine, Skikda, Jijel, Biskra et à l'extrême Sud, Illizi. Ainsi, 40 véhicules, de grosses cylindrées, comme le précise ce responsable de la police, et 2 camions ont été récupérés. Au total, ce sont 139 personnes impliquées, 102 témoins à charge et 38 victimes, a précisé M. Abdelmalek. “Cette affaire a été faite conjointement avec le tribunal de Bir-Mourad-Raïs”, a-t-il dit. Par ailleurs, 51 dossiers de base ont été récupérés. Et la douane dans toute cette affaire ? “On vient de clôturer l'enquête et la douane n'est pas impliquée”, a-t-il répondu à la question d'une consœur. Ces personnes, qui visiblement dédouanaient les véhicules sous de faux documents, vont être déférées devant le parquet dans 48 heures au plus tard. Le baron de Maghnia tombe L'autre moisson et non des moindres réussie par la police reste l'arrestation du “baron” de la drogue de Maghnia. Après trois semaines d'investigations, la police a réussi à démanteler le réseau Mascara-Aïn Témouchent dans l'Ouest. Ainsi 11 kg de drogue, 3 véhicules et 44 millions de centimes en espèces ont pu être récupérés à Mascara. Ces opérations, qui ont nécessité la mobilisation des moyens et des services de nombreuses wilayas de l'Ouest, a permis également la récupération de 41 kg de cannabis et l'arrestation de 4 personnes à Aïn Témouchent. Faisant partie du même réseau pyramidal, 4 personnes, 26 kg de drogue, 2 véhicules ainsi que 13 millions de centimes ont été récupérés chez le réseau dit de la Mitidja lequel inclut bien entendu les wilayas de Blida et de Tipasa. C'est à l'issue de cette dernière opération que le baron de Maghnia a été arrêté en compagnie de son complice. R. N.