C'est la saignée à la Badr. Il ne se passe plus une semaine sans qu'on entende parler d'un nouveau détournement au sein de cette banque. En effet, trois cadres à savoir le chef de l'agence, le caissier et un autre responsable ainsi qu'un gardien de l'agence de la Banque de développement rural (BADR) d'El Menéa (Ghardaïa), ont été placés sous mandat de dépôt vendredi par le juge d'instruction près le tribunal d'El Menéa pour "vol, dilapidation de deniers publics et faux et usage de faux de pièces comptables". C'est ce qu'ont indiqué les services de la sûreté de la wilaya de Ghardaïa. Ces personnes ont été entendues par le juge d'instruction à la suite d'un "trou" de 2 260 000 DA et de 52 000 euros constaté dans la caisse de l'agence Badr d'El-Menéa à la fin de la semaine écoulée. L'enquête diligentée par la police judiciaire de la sûreté d'El Menéa a démontré "qu'aucune trace de cambriolage n'a été constatée sur les coffres de la banque ainsi que sur les portes d'entrée", précise la même source. Après la banqueroute de Khalifa Bank, de la Banque commerciale et industrielle algérienne (BCIA) et de Union Bank, le secteur financier s'est retrouvé, encore une fois, au centre de grandes affaires liées à des détournements et à des malversations. Le scandale qui a secoué la Banque algérienne de développement rural (Badr) n'a toujours pas dévoilé tous ses secrets. Il serait utile de rappeler que ce n'est pas la première fois que la Badr est secouée par un détournement de cette envergure. On pourrait évoquer, dans ce contexte, le détournement de 12 milliards de dinars ayant impliqué la Digimex, ainsi que la dilapidation de plus de 500 milliards de centimes. 32 personnes, dont Brahim Hadjas, PDG de Union Bank, sont accusées dans cette dernière affaire. 9 personnes, parmi lesquelles Brahim Hadjas, sa fille et son fils, sont en fuite. 8 autres personnes sont placées sous mandat de dépôt, tandis que 7 inculpés sont mis sous contrôle judiciaire et 2 autres incarcérés dans le cadre d'autres affaires. Cette affaire a trait à des chèques sans provisions d'un montant de près de 500 milliards de centimes, que le propriétaire de l'Eurl CCB aurait émis, selon l'accusation. Le propriétaire de cette Eurl a bénéficié de plusieurs crédits bancaires auprès de la Badr.