Le scandale qui a secoué la Banque algérienne de développement rural (Badr) n'a toujours pas dévoilé tous ses secrets. Hier, le responsable du service central de la répression du banditisme, dépendant de la Sûreté nationale, a annoncé avoir levé le voile sur une affaire de dilapidation de deniers publics, de faux et usage de faux en écriture bancaire et de commerce qui a causé un préjudice de 300 millions de dinars (30 milliards de centimes) à l'agence de la Badr de Birkhadem, à Alger. En fait, ce dossier est en relation directe avec le scandale qui, il y a quelques mois, a secoué la Badr relatif à des traites de complaisance accordées depuis 2002 à la Sarl privée Degimex, dont le siège social est à Blida. Plusieurs sociétés créées par le groupe Degimex auraient été utilisées, selon les services de police, pour le recouvrement des traites impayées. Il aurait bénéficié de pas moins de 7 milliards de dinars de crédit pour l'investissement sans aucune garantie couvrant le montant alloué. Dix-neuf personnes avaient été présentées devant le procureur près le tribunal de Bir Mourad Raïs, dont neuf ont été mises sous mandat de dépôt, quatre sous contrôle judiciaire alors que les six autres ont bénéficié de la liberté provisoire. L'officier Abdelmalek, chef du service de la répression du banditisme, a précisé que la deuxième affaire élucidée par les éléments de la lutte contre la grande délinquance financière n'est en fait que le prolongement de la première. « C'est une autre filiale du groupe, MVS, spécialisée dans la réalisation des routes et des aéroports et dont le siège se trouve à Bouchaoui, qui a été impliquée dans cette opération de dilapidation de deniers publics, faux et usage de faux en écritures bancaires et commerciales, et émission de chèques sans provisions. Elle bénéficiait avec une facilité déconcertante d'avances bancaires auprès de l'agence Badr de Birkhadem, évaluées à 300 millions de dinars, sans aucune garantie grâce à un jeu de cavalerie entre les différentes filiales du groupe Degimex. Quatre personnes ont été placées sous mandat de dépôt, en attendant la fin de l'instruction... » L'orateur a noté que parmi les personnes impliquées dans cette affaire se trouvent trois cadres de la Badr, le régional ainsi que les responsables du service des recouvrements et du crédit. Dans la foulée, l'officier a affirmé que ses services ont également arrêté, durant ces derniers mois, neuf « dangereux criminels » recherchés par la justice en vertu de mandats d'arrêt. Il a également fait état du démantèlement d'un vaste réseau de trafic de stupéfiants agissant à Aïn Témouchent, Tlemcen (Maghnia), Mascara, Blida et Tipaza. La première opération a eu lieu à Mascara et s'est terminée par la récupération de 11 kg de résine de cannabis, de deux camions, trois véhicules et une somme de 440 000 DA. Celle-ci a été suivie d'une autre à Aïn Témouchent, au cours de laquelle 4 personnes ont été arrêtées et 41 kg de kif ont été saisis. Dans la région de la Mitidja, les mêmes services ont procédé à la récupération de 26 kg de kif, de deux véhicules et d'une somme de 130 000 DA ainsi qu'à l'arrestation de deux personnes. Dans le domaine de la répression du faux, M. Abdelmalek a déclaré que ses services ont neutralisé un réseau de fabricants de faux chèques, avec lesquels plusieurs commerçants ont été escroqués pour une somme de 1,71 million de dinars, et de faux billets de 1000 DA. Selon lui, « une importante » quantité de ces billets trafiqués a été récupérée alors que les auteurs, une femmes et trois hommes, ont été arrêtés. De même qu'un trafiquant de pièces de monnaie antiques a été présenté au parquet d'Alger pour avoir tenté d'exporter 373 pièces datant de l'ère antique, volées sur un site archéologique à Guelma.