“Nous avons attaqué en justice la direction générale et nous avons eu gain de cause puisque cette dernière a été condamnée en même temps que le ministère de tutelle pour voie de fait. Un fait rarissime dans la jurisprudence”. C'est ainsi que s'est exprimé le conseiller juridique du Syndicat national des agents de la protection civile (SNAPC) qui a dénoncé, lors d'une conférence de presse organisée hier par le SNAPC, l'attitude de la direction générale à l'égard du partenaire social. Le recours à la justice était justifié, selon le conférencier, par “la non- application de la loi par la direction générale qui s'est dérobée à l'obligation d'alimenter la mutuelle par les précomptes effectués sur les salaires des agents dans le but d'asphyxier le syndicat”, a-t-il tenu à préciser, tout en révélant à la presse que le différend opposant le SNAPC à la direction s'est aggravé par le refus de cette dernière de dialoguer, et par l'accusation qu'elle a portée contre les syndicalistes, les traitant de “voleurs”. “Le directeur général nous a accusés d'avoir détourné un milliard de centimes des œuvres sociales”, a-t-il déclaré. Ce que les syndicalistes ont tenu à démentir formellement en présentant à la presse les conclusions du rapport établi le 15 septembre 2002 par l'Inspection générale des finances qui a retenu, entre autres griefs, contre le SNAPC, un problème de “dysfonctionnement”, de “carence des gestionnaires”, ce dont il se défend, et “un retard important occasionné dans le recouvrement des prêts sociaux” que le syndicat estime imputable aux deux parties. “S'il y avait détournement, l'IGF n'aurait pas attendu l'aval de la direction générale pour saisir le procureur de la République”, a fait remarquer le conférencier. Pour ce dernier, l'attitude du premier responsable de la Protection civile n'est qu'une manière de contourner les problèmes socioprofessionnels soulevés par les syndicalistes puisqu'une plateforme portant 25 revendications avait été remise à la direction générale en juin 2001. Cette dernière a été rendue destinataire le 28 janvier dernier de la même plateforme et dispose d'un délai s'étalant jusqu'au 18 février pour y répondre. Passé cet ultimatum, les syndicalistes se réservent le droit de recourir à tous les moyens légaux pour faire valoir leurs droits, y compris la grève. “Nos revendications sont raisonnables et légitimes et elles émanent de la base”, a-t-il souligné. Parmi les points soulevés par les syndicalistes, il y a lieu de citer l'amélioration des conditions socioprofessionnelles, notamment la revalorisation des salaires et la révision des conditions de promotion, la sécurité et la protection des sapeurs-pompiers en leur octroyant des équipements adéquats, répondant aux normes, la restructuration de l'administration et de l'inspection générale. R. M.