La nomination de l'actuel wali de Tizi Ouzou à Blida suppose qu'un nouveau mouvement dans ce corps serait opéré. Resté vacant depuis la mise en examen de son occupant, M. Mohamed Bouricha en l'occurrence, qui a démissionné le 10 mai 2005, le poste de wali de Blida sera pourvu dans les prochains jours, a-t-on appris de sources bien informées. Son successeur, selon les mêmes sources, serait l'actuel wali de Tizi Ouzou, M. Ouadah Hocine. Le choix de M. Ouadah n'est pas fortuit dans la mesure où sa gestion rigoureuse, pendant une période des plus difficiles, vécue par cette wilaya — les évènements de la Kabylie — et surtout sa gestion du dossier des archs nés dans la foulée des douloureux évènements, a été très remarquée et semble être également appréciée à haut niveau. Pendant cette période délicate, le wali a effectué plusieurs visites et inspections sur le terrain et animé des points de presse pour faire une évaluation de la situation de la wilaya. Ce que d'aucuns ont perçu, à ce moment là, comme un capacité d'agir avec finesse et discrétion et une aptitude à rétablir des passerelles locales entre le représentant de l'état et les mouvements contestataires. Par sa présence sur le terrain, il a réussi à relever le défi de “calmer les esprits” en favorisant la voie du dialogue. Il est aussi derrière la réussite des dernières élections partielles, en novembre 2004, qui ont été caractérisées non seulement par un bon déroulement, mais aussi par des conditions qu'aucun des partis participants et des indépendants n'a contestées. Au-delà de la gestion des évènements, il s'est fait remarquer sur le terrain à travers ses inspections inopinées de tous les secteurs d'activité de la région. Avec la reprise de “l'animation”, M. Ouadah — gardant la même démarche, à savoir favoriser la proximité — a parrainé les activités artistiques, théâtrales et littéraires qui ont repris particulièrement au niveau de la maison de la culture Mouloud-Mammeri. C'est ce profil qui semble avoir fait le consensus au niveau décisionnel pour que son nom soit avancé pour occuper le siège de la wilaya de Blida dont l'image reste ternie par le passage de M. Mohamed Bouricha que la justice a convoqué encore une fois au mois de janvier dernier dans le cadre de l'enquête sur les scandales dans lesquels il est mis en cause. Son dossier sera bientôt ficelé, l'enquête étant à sa dernière convocation par le parquet de Blida presque bouclée. L'ex-wali de Blida est poursuivi pour sa gestion caractérisée par la dilapidation des deniers publics, usage de deniers publics à des fins personnelles, abus de pouvoir et atteinte au foncier agricole. D'autres responsables de la wilaya, des entrepreneurs sont poursuivis dans les mêmes affaires. Le scandale a commencé avec l'affaire des surfacturations de marchandises acquises pour le compte de cinq communes dans le cadre de “la solidarité”. Le préjudice subi par l'état est évalué à 140 milliards de centimes. Si l'option Ouadah Hocine se confirme comme l'affirment nos sources, cela suppose qu'un nouveau mouvement des walis serait opéré. Ce ne sera certainement pas le cinquième mouvement sous la présidence de Bouteflika depuis 1999, le dernier remontant à l'été 2005 et qui a touché 11 walis et 8 walis délégués à Alger, mais un mini-mouvement sous forme de permutations entre certains d'entre eux du moment que Hocine Ouadah devrait être remplacé à Tizi Ouzou. Un large mouvement dans le corps des walis n'est pas envisagé pour l'instant, affirme-t-on. Djilali Benyoub