Le repenti qui s'est rendu aux éléments de l'ANP, le 22 janvier dernier, a affirmé que le groupe chargé de l'assassinat de l'ex-chef d'état-major de l'ANP, dirigé par un dénommé Safouane serait composé de 24 membres. “L'ancien chef d'état-major de l'ANP, le général Mohamed Lamari, et son fils sont surveillés de près par un groupe armé du GSPC activant à Biskra et présent aussi à Alger…” C'est ce qu'a révélé M. D., un terroriste qui s'est rendu aux éléments de l'ANP, le 22 janvier passé, dans la localité de Ragouba, à Amoura, 80 km au sud-est de Djelfa. Le repenti a indiqué que “le groupe terroriste qui est dirigé par un certain Safouane planifierait deux opérations : la première consiste en la liquidation du général Mohamed Lamari qui circulerait, selon la même source, seul à Alger à bord d'une voiture ; quant à la deuxième, elle vise l'enlèvement du fils de ce dernier à Biskra, avant d'exiger une forte rançon pour sa libération…”. Le terroriste Safouane, qui ne serait pas encore identifié par les services de sécurité, est le principal coordinateur d'un groupe armé composé de 24 éléments. Ce terroriste est originaire de Aïn Lahdjal, wilaya de M'sila. Il serait un grand fournisseur de viande pour les restaurants à travers les wilayas de M'sila, Médéa et aussi El-Harrach, à Alger. Au sein du GSPC (Groupe salafiste pour la prédication et le combat), fondé par Hassan Hattab en 1998 et commandé actuellement par Abdel Malek Droukdal, alias Abou Mousaâb Abdel Ouadoud, Safouane est chargé des contacts avec les différents groupes armés ainsi qu'avec les groupes de soutien. Cet “énigmatique” terroriste s'occupe aussi, selon, le repenti, du recrutement des citoyens dans les localités d'alger, Boumerdès, Médéa et M'sila où “pas moins de 40 personnes seraient “aptes” à rejoindre les groupes armés”, selon M. B. qui a fait partie des éléments de l'émir “El-Bar”, surnommé Fodil, de la katibat El-Mouhadjirine, affiliée au GSPC et qui active dans trois wilayas, à savoir Djelfa, M'sila et Biskra, et ce, depuis 1999. L'attentat qui serait planifié contre le général Lamari et l'enlèvement de son fils, tel que révélé par le terroriste, auraient comme objectif visé par le GSPC “l'imposition de la forte présence des groupes armés à travers le territoire national”, tout comme, selon le repenti, “l'existence de groupes armés radicaux qui n'ont aucune intention de se rendre…” À ce propos, il faut noter que le fondateur du GSPC, Hassan Hattab, qui avait abandonné son commandement en septembre 2003, a fait savoir, dans une interview publiée le 15 octobre 2005 par le quotidien Al Charq Al Awsat basé à Londres, que “le commandement actuel du GSPC avait annoncé son allégeance à Al-Qaïda” et que des “contacts via Internet entre le représentant du commandement du GSPC et les responsables de l'organisation d'Oussama Ben Laden ont eu lieu”. Des rapports détaillés ont indiqué la circulation de plusieurs groupes armés à travers le territoire des wilayas de Boumerdès, Médéa, Djelfa, Biskra… Les attentats rapportés par la presse dans ces wilayas démontrent bien cette activité terroriste qui ne semble pas s'arrêter tant que le GSPC active toujours. Belmokhtar continue d'approvisionner les groupes du GSPC en armes Le chef terroriste Belmokhtar el-mokhtar, dit Laouar, qui active dans le Grand-Sud algérien et le sahel, chef de la katibat “El-Moulathamine” chargée de l'approvisionnement des groupes du GSPC en armes et en munitions, a échappé récemment à une série d'attaques aériennes des forces de l'ANP au sud du territoire de la wilaya de Biskra, au moment où il se trouvait à bord de l'une des deux 4X4 qui transportaient 150 kalachnikovs et une importante quantité de munitions destinées à des groupes activant dans la région de Boumerdès. Le chef de la katibat El Moulathamine a dû rester 15 jours dans la localité de Hassi Ouzina, sur le versant nord du mont Boukhil, en compagnie de plusieurs groupes terroristes avant de prendre une destination inconnue, selon les déclarations d'un repenti. Il faut noter que le massif du mont Boukhil, qui s'étend sur le territoire de trois wilayas, à savoir Biskra, M'sila et Djelfa, a toujours été le plus important fief des groupes terroristes, du GIA au GSPC. Ce massif, dont la superficie dépasse 900 km2, est caractérisé par ses vastes vallées, ses forêts immenses et aussi ses grottes situées souvent à plus de 1 000 m d'altitude. Toutes ces caractéristiques naturelles ont fait de ces montagnes de l'Atlas saharien une véritable zone de repli pour des centaines de terroristes depuis 1993. Cette zone abrite la katibat el-mouhadjirine affiliée au GSPC, qui compterait près de 300 éléments, dont des dizaines non encore identifiées. Cette katibat a perpétré plusieurs attentats, dont le plus médiatisé a été celui qui a coûté la vie à l'“émir” saoudien Talal al saoud errachidi fin novembre 2003. Cet attentat a fait aussi sept blessés parmi les dignitaires saoudiens qui participaient à une partie de chasse à l'outarde sur le versant sud du mont Boukhil. Plusieurs attentats ont suivi, faisant plusieurs victimes parmi les forces combinées qui mènent toujours de vastes opérations de ratissage et de déminage. LOTFI G.