Le wali a exhorté les participants à établir une stratégie sans faille en vue de faire face à cette menace. Un conseil ministériel serait envisagé pour débattre de cette maladie. Le séminaire régional de prévention contre la leishmaniose, organisé à Batna ces deux derniers jours, et auquel ont participé 13 wilayas (Batna, Annaba, Constantine, El Tarf, Guelma, Jijel, Khenchela, Mila, Oum El Bouaghi, Sétif, Skikda, Souk Ahras et Tébessa), a mis les premiers jalons du lancement de la lutte contre la leishmaniose, mais beaucoup de détails restent à régler dans le mécanisme. Devant la multiplication des cas et la propagation préoccupante des leishmanioses qui menacent maintenant les villes du nord, le docteur Ouahdi, directeur de la prévention du ministère de la santé, lance un appel d'aide et de collaboration envers les autres secteurs. “Il ne faut pas nous laisser seuls sur le terrain !”, s'écrie-t-il à l'occasion. Une intervention interministérielle est souhaitée pour pouvoir éradiquer ou du moins réduire cette maladie infectieuse. Dans l'allocution d'ouverture, le wali de Batna a exhorté l'assistance à coordonner leur savoir et savoir-faire afin d'élaborer “une stratégie sans faille en se basant sur les expériences des uns et des autres en vue de préparer un ensemble d'opérations de lutte contre les leishmanioses”. Pour mettre en exergue la menace, le premier responsable a recouru aux données statistiques. “À travers le monde, on compte 1 million de cas par an”, annonce-t-il. “Malheureusement, poursuit-il, l'Algérie, n'est pas épargnée par cette maladie infectieuse dont le nombre de cas ne cesse d'aller en augmentant. Il a été enregistré 11 000 en 2003, 20 000 en 2004 et 30 000 en 2005.” Puis, il s'adonne à la lecture des données statistiques des cas de leishmaniose cutanée enregistrés dans la wilaya de Batna et dit : “1 170 cas en 2001, 3 035 cas en 2002, 4 277 cas en 2003, avant d'enregistrer un recul appréciable : 3 512 cas en 2004 et 2 826 cas en 2005.” À la fin de son intervention, il rappelle que la situation est préoccupante et qu'elle exige une intervention à la hauteur en demandant à tous les secteurs présents de mener une lutte en concertation. Prenant la parole, le directeur de la prévention du ministère de la santé utilise le mot “épidémie” et parle de l'apparition et de la multiplication, dans les régions du pays, de cas des leishmanioses. Il signale même sa progression vers le nord du pays. “1 000 cas ont été enregistrés à Chebounia dans la wilaya de Médéa (…) Les citoyens ont peur de sortir après 7 heures du soir eu égard aux réservoirs des phlébotomes”, témoigne-t-il. Il commente cette dégradation de l'environnement et la multiplication des cas de la leishmaniose par le laisser-aller observé par les élus des communes en matière d'hygiène. Il leur apprend qu'un conseil ministériel lui (la leishmaniose) sera consacré. Par la même occasion, il n'omet pas de leur signaler que la wilaya de Batna est la meilleure préparée à la lutte de la leishmaniose que toutes les autres wilayas, selon son témoignage. “Pourquoi on est arrivé là et combien coûte cette maladie infectieuse ?” s'interroge l'orateur. Puis il revient au sujet et leur apprend qu'un stage de recyclage d'une semaine sera organisé au niveau de la wilaya de Tiaret à partir du 18 du mois en cours (coïncidant avec les opérations de la lutte contre les réservoirs de leishmaniose dans les régions chaudes) pour améliorer l'efficacité des professionnels dans la lutte contre cette maladie. En clôturant son intervention et avant de leur demander d'enrichir le plan d'action qui est déjà élaboré, il lance un appel : “Il ne faut pas nous laisser seuls devant cette maladie. Le problème nous concerne tous et la vie de tous les citoyens est sérieusement menacée.” B. Belkacem