La capitale algérienne abrite, depuis hier, un séminaire de trois jours sur “la lutte contre le terrorisme en Afrique du Nord”, initié par le Centre africain d'études et de recherche sur le terrorisme (Caert). Une rencontre qui a réuni, outre les représentants de ce centre dans la région et des experts africains et internationaux, des responsables des Etats africains membres des communautés économiques régionales d'Afrique, d'Afrique du Nord et d'Afrique occidentale, des représentants de la communauté des Etats sahélo-sahariens, des partenaires internationaux dans le continent noir, des personnes mandatées par les Nations unies, ainsi que d'autres centres et organismes concernés. À l'ouverture des travaux, les organisateurs ont rappelé que l'objectif du séminaire est d'encourager “une compréhension plus profonde” du terrorisme dans la région nord-africaine, de “la nature changeante des activités terroristes” à l'échelle locale et mondiale, et de leur “interaction avec une nouvelle dynamique” sur tout le continent. Ils ont également insisté sur la nécessité de “définir les mesures concrètes”, relatives à la lutte antiterroriste, en vue de les faire adopter par les pays de la région. Non sans indiquer que le séminaire, le 4e de la série, servira à mettre en lumière “le rôle important que doit jouer l'Union africaine et son Caert”, dont le siège se trouve à Alger. Le directeur du Caert, Boubakar Diarra, a, pour sa part, abordé “les réalités africaines” qui interpellent le continent sur “la nécessité d'une lutte vigoureuse contre la pauvreté et l'extrémisme”. “Le terrorisme représente un péril pour nos Etats et provoque des déchirements”, a soutenu le responsable malien. Ce dernier a aussi fait savoir que “le mal” doit être traité à la source, par le travail d'éducation, la sensibilisation et la répression. M. Diarra a encore fait savoir que la rencontre ambitionne de proposer à l'UA des “stratégies de sortie de crise”, avant de saluer le “soutien espagnol au travail du centre”. Un soutien réitéré par la personne de l'ambassadeur d'Espagne à Alger, en raison de “l'importance de la menace du terrorisme dans le monde”, y compris dans son pays. De son côté, le ministre délégué algérien chargé des Affaires africaines et maghrébines a applaudi “la fort louable initiative” du Caert d'organiser le séminaire à Alger, une “ville particulièrement marquée en son temps par les douloureux stigmates d'un terrorisme destructeur qui (…) ensuite (a frappé) en des lieux pourtant réputés imprenables”. Selon Abdelkader Messahel, l'Algérie accorde une grande importance au combat contre le terrorisme, ayant révélé “son caractère transnational” et contre lequel notre pays “avait pourtant mis en garde à maintes reprises”. “L'actualité à travers le monde atteste, en effet, que la lutte contre ce fléau contemporain exige une détermination sans faille, à quelque niveau que ce soit, et une mobilisation de tous les instants”, a ajouté le ministre. Il a également réaffirmé “la manifeste volonté de l'Afrique à assumer sa part du fardeau et à émerger, à terme, comme acteur dynamique et résolu dans la lutte internationale contre ce fléau contemporain”. Pour preuve, dira-t-il, “l'Afrique a identifié la menace terroriste parmi les plus graves” et “l'Union africaine a, à juste titre, intégré la lutte antiterroriste dans l'architecture africaine de paix et de sécurité”. Et devant les “multiples mutations” du terrorisme, dont les évolutions “technologiques”, le ministre a exhorté les participants à prendre “dûment en compte la caractéristique de l'adaptation du terrorisme”. Au cours d'un point de presse, ce dernier a informé que la rencontre d'Alger profitera, entre autres, de “l'expérience algérienne” et “sera suivie certainement d'un séminaire en Afrique centrale”. M. Messahel est revenu sur l'engagement africain pour l'éradication du phénomène terroriste, rappelant que le processus a commencé en juillet 1999, lors du 35e sommet de l'Organisation de l'Unité africaine (devenue ensuite Union africaine), par l'adoption de “la Convention de prévention et de lutte contre le terrorisme”. Cette démarche, a-t-il poursuivi, a été “consolidée” par l'adoption du plan d'action de l'UA (en septembre 2002) et la création du Caert (en octobre 2004). Pour le ministre, ce séminaire “entre dans le cadre de la résolution 1773” du 28 septembre 2001du Conseil de sécurité des Nations unies qui, pour rappel, a investi la communauté internationale d'une mission de lutte contre le phénomène terroriste. “Nous travaillons pour une Convention internationale globale sur la prévention et la répression du terrorisme international”, a encore déclaré l'intervenant aux médias. H. Ameyar