La recrudescence de la leishmaniose et son accroissement à travers plusieurs régions du pays imposent la mise en place d'une stratégie de lutte impliquant toutes les parties concernées. C'est dans le but de répondre d'une manière efficiente à la problématique d'une action concertée contre la maladie de la leishmaniose qu'un séminaire régional ayant regroupé des élus et des responsables locaux de 13 wilayas a été organisé les mercredi et jeudi derniers, au centre universitaire Yahia-Farès de Médéa. Il faut savoir que les épidémies de leishmaniose ont déjà touché une quarantaine de wilayas et plus de 22 700 cas déclarés en 2005, dont 1 390 enregistrés dans la seule wilaya de Médéa. Le traitement de cette parasitose a occasionné des dépenses importantes supportées par le secteur de la santé publique, alors que des actions de prévention correctement menées en amont par les autres secteurs auraient permis de réduire d'une manière drastique les frais induits et la prévalence de la maladie. Faisant partie des maladies parasitaires, la leishmaniose est due à un parasite qui est inoculé aux mammifères vertébrés par la piqûre infectante d'insectes appelés phlébotomes (moucherons). Ces insectes, dont l'activité est nocturne, apparaissent pendant la saison chaude, utilisent les biotopes des rongeurs et autres habitats d'animaux (poulaillers, étables...). La lutte contre la leishmaniose sera donc organisée autour d'un certain nombre de mesures arrêtées dans le cadre d'un plan national cohérent articulé autour de plusieurs actions, en agissant sur le vecteur de la maladie et son biotope par l'obturation des fissures et des terriers, l'élimination des ordures, la désinsectisation autour des habitations, l'abattage des chiens errants… Prévu pour la mi-mars 2006, le lancement de la campagne de lutte contre la leishmaniose ne peut atteindre son efficience que si toutes les parties engagées mettent leurs efforts en synergie, est-il à chaque fois rappelé par les différents intervenants et spécialistes en épidémiologie et entomologie. Ainsi, la coordination intersectorielle est une condition nécessaire pour arriver à des résultats positifs, dira le docteur Ouahdi, directeur de la prévention au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Car, fait-on remarquer, le traitement de la maladie a coûté quelque 120 millions de DA, fardeau financier supporté par le seul secteur de la santé. En outre, la prolifération des rongeurs, qui sont les premiers réservoirs pour l'insecte, est aussi responsable des importantes pertes de récolte céréalière et des destructions de champs de cultures maraîchères à travers toutes les étendues infestées. À cela, s'ajoutent les préjudices esthétiques causés aux personnes atteintes par la maladie, car des cicatrices indélébiles les marqueront à jamais. M. E.