La non-régularisation par certains abonnés de leurs redevances antérieures a poussé l'ADE à pénaliser l'ensemble des habitants et ce, depuis 2003. Les multiples actions entérinées à travers la wilaya de Tiaret quant au développement du cadre de vie des citoyens ont l'air de ne pas s'illustrer par une simple opération conjoncturelle du genre "hamla watania", mais une refonte globale d'un système longtemps victime de lourdeurs et de laxisme. Malheureusement, ce n'est pas le cas à Aïn Bouchekif, à quelques bornes au sud-est du chef-lieu, où, en dépit de l'abondance des ressources hydriques, la cité Ali- Maâchi, connue sous l'apellation de la cité SNVI, s'éternise dans une soif inextricable. "Notre calvaire ne date pas d'hier puisque, depuis l'année 2003, les pauvres locataires de notre cité n'ont jamais trouvé la moindre clémence de la part des services de l'Algérienne des eaux, lesquels nous alimentent au compte-gouttes", nous dira, profondément outré, un citoyen qui s'est présenté à notre bureau avec sa panoplie de documents et requêtes envoyés aux responsables concernés. Ce dernier, interprétant cette carence comme un véritable harcèlement moral de la population dépourvue de ce liquide vital, nous a confié avoir déposé officiellement une plainte personnelle auprès de la brigade de la Gendarmerie nationale de ladite localité, non sans saisir, par voie de correspondances dont nous gardons des copies, le wali et le procureur général de Tiaret ainsi que le président de la République et le chef du gouvernement. Cependant, du côté de l'ADE, on nous explique que cela est subordonné à la non-régularisation des quittances antérieures de certains locataires. Un argument que notre interlocuteur n'avait pas démenti, mais ne pouvait pas aussi cautionner dans la mesure où, selon ses déclarations, plusieurs abonnés se sont acquittés de leurs dus. Plus loin, il nous étalera toute l'aberration qui émaille les fameuses quittances qui comportent une comptabilité de 240 dinars représentant les frais d'abonnement, alors que la cité a toujours fait objet d'une consommation forfaitaire, voire une absence totale de compteurs. Preuve de l'arnaque à l'appui, il nous exhiba sa dernière facture portant 800 dinars pour une consommation nettement dérisoire, sachant que sa localisation au deuxième étage de l'immeuble fait que la pression n'a jamais été satisfaisante. "On nous augmente les frais pendant que le volume consommé se réduit sans cesse", devait-il déclarer. Néanmoins, croyant que leurs différentes interventions allaient constituer un levier pour une amélioration voulue, ces citoyens continuent malheureusement à faire l'objet de "dindon de la farce" pour ceux qui sont logiquement censés être un trait d'union entre ce petit peuple et les vastes programmes d'utilisation maximale des potentialités hydriques locales pour lui permettre de mieux vivre dans un environnement en mal d'assainissement dans toutes ses généralités. Aussi, y a-t-il lieu de rappeler que bien d'autres localités, telles que Dahmouni, Rahouia, Frenda et Tiaret, vivent perpétuellement au rythme de cette soif écrasante, généralement occasionnée par des coupures engendrées par la vétusté des équipements. Dans ce contexte, cette wilaya s'est distinguée, en un temps vraiment record, par la mise en place de certaines structures nouvelles et par la rénovation de bien d'autres mais loin de satisfaire, sans détours, la demande qui est quelque peu paralysée par un laxisme de certains qui auront à trouver peut-être leur occupation ailleurs que dans des services publics, que leur conscience est loin d'honorer. R. SALEM