Souffrant d'hypertension et de troubles cardiaques, l'ancien dictateur yougoslave a fini par succomber devant la lenteur des procédures judiciaires et le refus de le soigner convenablement afin qu'il puisse rendre compte de ses crimes de guerre et contre l'humanité. L'ancien président yougoslave Slobodan Milosevic est décédé hier, à l'âge de 64 ans, dans sa geôle, ont annoncé les services du Tribunal pénal international de La Haye (Pays-Bas). Il a été retrouvé sans vie hier matin dans sa cellule, selon la radio de Belgrade B92. “Des sources proches du tribunal ont indiqué que Milosevic a été découvert mort ce matin dans sa cellule. Au moment où il a été découvert, il était déjà mort depuis plusieurs heures”, avait indiqué dans un premier temps la radio yougoslave. L'information a été confirmée près d'une demi-heure plus tard par le service de presse du TPI. Ce dernier a affirmé que Slobodan Milosevic a été retrouvé dans son lit, apparemment mort de causes naturelles. “Milosevic a été retrouvé sans vie sur le lit de sa cellule au centre de détention des Nations unies”, précise en outre le même service du tribunal de La Haye, qui a précisé que le “le gardien a immédiatement alerté le responsable de l'unité de détention et le médecin de garde. Ce dernier a confirmé le décès de Slobodan Milosevic”. Une autopsie complète a été ordonnée, de même qu'un examen toxicologique, afin de déterminer les causes de sa mort. Selon la Radiotélévision de Serbie, Milosevic était décédé après que son état de santé “se fut soudainement détérioré”. Cette mort est la conséquence de la gestion du procès de l'ancien dictateur yougoslave, qui traîne depuis son arrestation en avril 2001. Il faut dire que pour une première expérience, le TPI est passé complètement à côté de son sujet. Slobodan Milosevic souffrait d'hypertension et de difficultés cardiovasculaires et son procès avait été interrompu à de nombreuses reprises. Le tribunal pour l'ex-Yougoslavie avait rejeté fin février une demande de remise en liberté provisoire déposée par les avocats de M. Milosevic, désireux de se faire soigner en Russie. Pour rappel, il a été inculpé de plus de 60 chefs d'accusation de crimes contre l'humanité et crimes de guerre pour son rôle dans les guerres en Croatie (1991-95), en Bosnie, (1992-95) et au Kosovo (1998-99). Milosevic a passé treize années à braver les puissances occidentales qui le sommaient, sous la menace de sanctions, de renoncer à sa politique guerrière. Contraint à quitter le pouvoir en octobre 2000, Slobodan Milosevic avait été arrêté le 1er avril 2001 à Belgrade, où il vivait en résidence surveillée. Il avait été officiellement livré au TPIY le 28 juin 2001. Son procès pour génocide en Bosnie et crimes contre l'humanité en Croatie et au Kosovo s'était ouvert le 12 février 2002. Il était prisonnier au centre de détention des Nations unies de Scheveningen, dans la banlieue de La Haye. K. ABDELKAMEL