L'avancée du sable contraint les agriculteurs de la région à l'exode vers les villes à la recherche d'un nouveau travail. Aucun des nombreux organismes créés par l'Etat n'a pu arrêter l'avancée du désert vers le Nord. Si les grands espaces verts du vaste territoire de l'ex-Geryville sont aujourd'hui réduits aux simples souvenirs d'antan, ce n'est surtout pas à cause de la sécheresse qui sévit ces dernières années comme enseigné à tort et à travers, mais plutôt à cause de plusieurs paramètres dont la plupart dépendent de la volonté humaine. Connus pour leur richesse en broussailles et autre alfa, aujourd'hui de ces grands espaces il ne reste que l'ombre des espérances. Jamais de la mémoire des habitants de cette région steppique un tel désastre écologique n'est venu déranger leur quiétude comme il se fait sentir aujourd'hui. Depuis des années, des plans de redressement ne cessent d'être enregistrés sans que cela ne rende effective une politique de sauvegarde de cet environnement steppique à même d'éviter l'avancée du désert vers le nord du pays. Des initiatives ont été prises sans que cela n'arrive à arrêter la “poussée” du sable. C'est durant le début des années 1970 que la politique d'implantation du barrage vert, allant de l'est à l'ouest, a été mise en œuvre dans le but d'arrêter l'avancée du désert. Ainsi, de cette ceinture conçue, dont l'objectif a été malheureusement non atteint jusqu'au jour d'aujourd'hui, il ne subsiste que les vestiges des espèces de plants qui nous renseignent sur les mauvaises prévisions tracées avant la confirmation des lancements des différentes campagnes de plantation d'arbres, enfouis dans une terre hostile à ce genre d'espèce qui est le pin. Compte tenu de la mauvaise coordination entre les services chargés du suivi d'une telle politique de reboisement, d'autres initiatives ont été lancées au milieu des années 1980. Il s'agit de la mise en place du haut Commissariat au développement de la steppe (Hcds), chapeautant environ une vingtaine de wilayas de l'intérieur du pays. Cependant, les différents organismes, allant tous dans le sens de la réhabilitation et de la revalorisation des activités agricoles, souffrent encore de l'absence de coordination. D'ailleurs, récemment, lors d'une rencontre scientifique portant sur la vulgarisation agricole, nombreux parmi les participants ont relevé ce cas de figure. À ce propos, le SG de la chambre d'agriculture, M. Makhloufi, tout en reconnaissant l'absence de cadre consensuel à même de rassembler les forces de propositions ayant trait au domaine, n'a pas manqué de souligner l'absence de personnel qualifié concernant, notamment, la vulgarisation et le suivi des programmes allant dans le sens de réhabiliter l'activité agricole pour arrêter, un tant soit peu, l'exode des populations rurales vers la ville. Même son de cloche du côté de la Générale des concessions agricoles qui voit aussi le manque de concertation entre les partenaires, chose qui se résume généralement à des résultats peu probants. Seulement, pour cette boîte, l'objectif semble avoir été atteint surtout que sur les 23 700 hectares prévus pour l'exploitation, 15 425 sont déjà prêts. L'objectif recherché, selon son représentant, M. Djebiri, reste maintenant la répartition en 582 sites de 5 hectares chacun qui seront concédés par la suite aux demandeurs à raison de 720 000 DA par an. Pour M. Mahboubi, cadre du Hcds, la lutte contre la désertification nécessite des efforts conjugués des cadres de chaque organisme et des populations concernées afin de parer à tout éventuel problème posé. Selon lui, il ne suffit pas d'avoir des experts cloués derrière leur bureau car le terrain est le comptable de chaque effort fourni. En somme, malgré les efforts consentis ces dernières années en vue d'arrêter l'avancée du désert vers le nord, les paysages qu'offrent les régions steppiques témoignent de cette difficile mission surtout qu'aujourd'hui, ce phénomène est aux abords d'Alger. A. MOUSSA