La décision de la classification du lac Fatzara en zone “Ramasar”, c'est-à-dire zone humide, vient d'être officiellement notifiée. Selon M. Ali Halimi, président de l'Association nationale de la protection de l'environnement et la lutte contre la pollution, dont le siège est basé à Annaba, la classification en zone protégée de cette étendue d'eau naturelle de quelques 23 000 ha, dont 16 000 inondés à longueur d'année, est intervenue à l'issue de plusieurs visites d'experts en environnement, il y a quelques années. Appelée communément El Garaâ, cette dépression, qui englobe les communes de Berrahal, El Eulma et Chorfa a été qualifiée par les experts d'excellent site d'accueil d'une avifaune nicheuse, généralement composée d'espèces en voie de disparition. Ainsi, le projet de mise en valeur de son périmètre vient de tomber à l'eau. En effet, ce projet, qui a nécessité une enveloppe financière de 13 milliards de centimes, vient d'être tout simplement annulé, selon des sources crédibles. Dès son lancement, en 2002, beaucoup d'experts, d'économistes, d'ingénieurs ou de riverains ont qualifié ce projet “de catastrophe économique”, ou encore “d'actes contre nature”. Les initiateurs de ce projet ont refusé de prendre en considération les nombreuses études réalisées par des experts européens durant les 130 années d'occupation coloniale, encore moins s'appuyer sur l'expérience et conseils des riverains. Aussi, beaucoup d'interrogations s'imposent en ce qui concerne tout ce qui aurait été réalisé dans le cadre de ce projet comme tranchées, puits, canaux, etc. Car aujourd'hui, il n'existe aucun indice, a-t-on constaté sur place, prouvant que des travaux de réalisation d'un certain nombre de projets ont été effectués dans ce cadre et lesquels ont été accordés à une entreprise basée à Khenchela et exécutés à la hâte par des entrepreneurs, des sous-traitants. En effet, comme si rien n'a été réalisé. Il n'y a ni puits, ni chemins, encore moins de canaux d'évacuation des eaux pluviales qui auraient étés construits. Et on comprend, aujourd'hui, pourquoi des fonctionnaires d'Etat se permettent des villas avec piscines et des limousines haut de gamme… B. Badis