Quatre ans après la promulgation de la loi de mai 2002, le conseil de gouvernement adopte deux décrets d'application. Le conseil de gouvernement a adopté, hier, deux décrets exécutifs en application de cette loi promulguée en mai 2002 et portant sur la promotion et la défense des droits des personnes handicapées. Le conseil de gouvernement a ainsi examiné et adopté le décret déterminant la composition et les modalités d'organisation et de fonctionnement du Conseil national des personnes handicapées. Cet organe de concertation est chargé d'étudier et de donner son avis sur toutes les questions relatives à l'insertion socioprofessionnelle des personnes handicapées, a indiqué hier le communiqué du conseil de gouvernement. Quant au deuxième décret, il concerne les conditions d'accès à la gratuité ou à la réduction des tarifs de transports aérien et terrestre intérieurs au profit des handicapés. Dans un message adressé hier à cette catégorie sociale, le chef de l'Etat a déclaré que la loi portant promotion et protection de cette catégorie de population, promulguée au mois de mai 2002, reconnaît les droits des personnes handicapées à une vie décente. “Ces personnes ne doivent plus être marginalisées au sein de notre société et encore moins être considérées comme en étant exclues”, a-t-il indiqué. L'Office national des statistiques (ONS) compte 1,8 million de personnes handicapées en Algérie, alors que la Fédération nationale des associations des handicapés moteurs assure que le chiffre avoisine les trois millions. Autant de personnes presque invisibles dans les lieux publics et professionnels qui ne leur sont pas accessibles. Mme Mabrouka Farida, membre de l'Union nationale des personnes handicapées, nous a déclaré hier que les textes de loi ne suffisent pas à enrayer les problèmes des personnes handicapées. “Il faut d'abord commencer par revoir la gestion des pensions des personnes handicapées, qui s'élèvent à 3 000 Da pour les personnes dont l'invalidité est estimée à 100%. Il est à noter que les personnes handicapées dont les parents reçoivent une pension n'ont pas le droit de percevoir cette indemnité de handicapé”, précise-t-elle. Elle explique, par ailleurs, que les personnes handicapées n'ont pas besoin d'aide, mais d'être intégrées dans la société comme des personnes à part entière. “Nous voulons que les personnes invalides participent à la vie sociale et économique de la nation. Nous voulons qu'elles soient considérées comme des personnes actives”, poursuit- elle. La Fédération des associations des personnes handicapées moteurs estime que la meilleure façon de les en sortir, c'est de les réintégrer dans la société. “L'état doit mettre les moyens pour que les personnes handicapées bénéficient des mêmes droits que les autres citoyens. Nous ne sommes pas des personnes systématiquement indigentes”, souligne Mme Atika El-Mameri, présidente de la Fédération des associations des handicapés moteurs. Nabila Afroun