De telles attitudes, qui plus est ostentatoires et arrogantes, sont une insulte à leurs victimes, que la société — qui a accepté aujourd'hui de tourner la page —, ne saurait indéfiniment supporter. Des centaines de détenus, impliqués de la façon la plus avérée dans des actes de terrorisme pendant “la décennie rouge”, retrouvent la liberté par la grâce de la Charte pour la réconciliation nationale. Les Algériens, qui ont adhéré à la démarche du président Bouteflika, en se faisant violence pour beaucoup d'entre eux, ont consenti à leur pardonner leurs abominables crimes. Tant mieux pour eux. Mais le pardon, qui est au demeurant une marque de grandeur et de générosité d'une société qui a du ressort, doit incliner ces détenus libérés à plus de retenue, à plus de discrétion pour être acceptés. Surtout en cette phase probatoire de mise en application de la charte où les choses sont loin d'être le cas dans les faits. Comme en témoignent les agitations médiatiques de Ali Benhadj et compagnie qui se comportent en véritables vainqueurs au triomphe immodeste. De telles attitudes, qui plus est ostentatoires et arrogantes, sont une insulte à leurs victimes, que la société — qui a accepté aujourd'hui de tourner la page —, ne saurait indéfiniment supporter. Devoir, sacré devoir de mémoire oblige. D'où la responsabilité du président de la République d'abord et de toutes les autres parties politiques et autres cercles qui ont vu dans cette charte une panacée à la crise, de rappeler ces “fauteurs de trouble” à leurs obligations. La première d'entre elles étant le silence pour ne pas remuer le couteau dans la plaie. Devoir de fermeté, en somme de la part de l'Etat qui est le garant de cette charte. Faute de quoi, le processus risque d'être plombé par ceux qui veulent rejouer avec le feu. N. S.