Non à la charte de « réconciliation » nationale Bouteflika bafoue une nouvelle fois la mémoire des victimes du terrorisme intégriste... Des flots de sang ont coulé sur notre terre. Des centaines de familles ont été endeuillées. Des milliers d'enfants, d'hommes, de femmes ont été décapités, sauvagement tués. Des centaines d'assassins ont été injustement libérés, pardonnés par la seule décision du président de la République. Aujourd'hui, Bouteflika va plus loin et appelle le peuple algérien à lui donner plein pouvoir pour tourner une page tragique de notre histoire en bafouant le droit pour chaque famille de victime d'exiger la justice. En appelant le peuple algérien à voter en faveur de cette charte honteuse, les promoteurs de l'injustice et de l'impunité minent les fondements de l'Etat de droit, discréditent la justice, renforcent le sentiment de frustration des familles victimes du terrorisme. Un pouvoir qui se respecte et respecte son peuple n'a pas le droit de travailler à la « promotion du crime ». Il ne peut promouvoir le pardon que lorsqu'il aura accompli sa mission d'appliquer la loi, celle qui condamne les crimes et réhabilite la victime dans son statut. On ne soigne pas un cancer avec de l'aspirine. On ne pardonne pas à des criminels sans avoir au préalable exercer la justice. Toute démarche contraire au principe de la justice provoquera à terme des dérives graves dans la société car la paix ne se construit pas sur la négation des cimetières et le droit de milliers de vies brisées. Ce droit que l'Etat leur doit ne peut être assimilé à celui que veut accorder Bouteflika aux assassins des meilleurs enfants de l'Algérie. C'est une très grave insulte à la mémoire de toutes ces victimes innocentes que de les traiter de la même façon que leurs assassins. Les terroristes intégristes ont choisi de tuer des Algériennes et des Algériens. Leurs victimes n'ont pas choisi de mourir. Pour sauvegarder notre pays d'une dérive grave pour son avenir, le RAFD appelle les citoyennes et les citoyens à dire non à cette mascarade et à refuser d'accorder au pouvoir la possibilité de nier sa souffrance et sa résistance. Non à l'injustice et à l'impunité ! Non à l'oubli ! Alger, le 24 septembre 2005