“À chaque fois qu'on parle de Krim Belkacem, on évoque l'assassinat d'Abane comme s'il en est responsable alors que Krim n'a ni commis, ni commandité, ni même cautionné l'assassinat d'Abane Ramdane. La seule chose que Krim a cautionnée, c'est la mise à l'écart d'Abane”, a tenu à souligner le Dr Maïz lors d'une conférence animée, hier, à l'occasion d'une rencontre organisée à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. Regrettant qu'on parle aujourd'hui de “pardon” entre les deux familles d'Abane et de Krim, le Dr Maïz, ex-secrétaire général du MDRA — ex-parti de Krim Belkacem —, ajoutera que “les assassins d'Abane sont connus et les témoignages de Mahmoud Abbas, témoin de cet assassinat, sont on ne peut plus clairs”. “À chaque fois, on accuse Krim alors qu'il n'est un secret pour personne que c'est Boussouf qui a assassiné Abane”, lancera-t-il sèchement. Pour lui “beaucoup de gens ne veulent pas que la vérité sur l'assassinat d'Abane soit rétablie parce qu'elle n'arrange pas leurs intérêts”. Abordant l'assassinat de Krim Belkacem le 18 octobre 1970 dans une chambre d'hôtel à Francfort, en Allemagne, le Dr Maïz dira que “si Krim avait voulu composer avec le pouvoir, il n'aurait jamais été assassiné”. De 1962 à 1970, rappellera-t-il, Krim a mené un autre combat, celui de la démocratie. “C'est ce qui a fait de Krim un homme qui faisait peur et donc un homme à éliminer”, selon le conférencier pour qui “la confusion autour de l'assassinat de Krim règne toujours”, mais qui reste convaincu que “le jour où la vérité sur son assassinat éclatera beaucoup de mythes tomberont”. S. leslous