C'est donc officiel, le parti du Front de libération nationale (FLN) opte pour un régime présidentiel dans le cadre d'une prochaine révision de la Constitution. Abdelaziz Belkhadem, le secrétaire général (SG) de ce parti, a ainsi donné, hier, l'orientation des membres de la commission de révision de la Constitution installée le 8 octobre dernier. “Débattez de l'option !” a-t-il lancé à l'adresse des membres de cette structure réunis au siège national du parti à Hydra (Alger). Les arguments avancés par le ministre d'Etat sont liés aux incohérences de l'actuel régime constitutionnel qui n'est ni présidentiel ni parlementaire : “Il y a quatre ans, il y avait une majorité au Parlement élue sur la base d'un programme du RND. Le Chef du gouvernement, quant à lui, était du FLN. Et le président de la République avait été élu sur la base d'un autre programme. Actuellement la majorité parlementaire a été élue sur la base d'un programme du FLN. Le Chef du gouvernement est secrétaire général du RND. Et le président de la République a été élu sur la base d'un tout autre programme”, explique-t-il avant de relever que “puisque le programme mis en œuvre par le gouvernement n'est autre que celui sur lequel a été élu le président de la République, autant donc aller clairement vers un régime présidentiel bien défini au niveau de la Constitution”. Dans le cadre de ce régime présidentiel, Belkhadem recommande d'étudier l'option qui confère davantage de prérogatives à la majorité parlementaire. Sur cette recommandation, le patron du parti de la majorité avance son explication : “Aux USA, c'est un régime présidentiel. Le président de la République fédérale des USA est le chef de l'Exécutif. Et il y a une majorité politique qui a la fonction de contrôle à l'image de celle d'auditionner les éventuels candidats aux postes de responsabilité.” Le renforcement des organes de contrôle à l'image du Conseil constitutionnel, de la Cour des comptes, du Conseil supérieur de la magistrature et du contrôle parlementaire a également été revendiqué par Abdelaziz Belkhadem. “Il s'agit de redéfinir les prérogatives de ces différents organes de contrôle de telle façon à les rendre plus efficients, étant donné qu'il y a une imprécision dans leurs attributions”, relève-t-il. Le patron du FLN recommandera également à la commission de révision de la Constitution de définir clairement les prérogatives institutionnelles ainsi que les relations entre elles. Le poste d'un vice-président est-il envisageable dans le cadre d'un régime présidentiel ? “Il appartient aux spécialistes de la commission de le dire !” indiquera le ministre d'Etat qui soulignera, en outre, qu'“il s'agira aux membres de la commission de révision d'enrichir le débat autour des différentes variantes du régime présidentiel avant de les soumettre aux instances du parti pour en définitive les remettre au président de la République, seul habilité à opérer la révision constitutionnelle”. NADIA MELLAL