“L'Algérie est un marché en pleine expansion, avec une présence de plus en plus active et une forte demande d'équipements, d'échanges et de partenariats. C'est maintenant qu'il faut se faire connaître”. C'est le message adressé aux opérateurs français par les organisateurs du Salon international de l'agroalimentaire Djazagro qui a ouvert ses portes hier au palais des expositions des Pins-maritimes à Alger. Pour eux, l'Algérie ne peut pas répondre à la demande intérieure, tant en matière de biens d'équipement qu'en matière de biens de consommation et de produits agroalimentaires. En outre, le pays s'impose comme le principal importateur de denrées agroalimentaires du continent africain, soit 25% du total des importations. C'est à travers une telle argumentation que les initiateurs de ce salon ont pu d'ailleurs convaincre plus de 300 entreprises à exposer leurs produits durant ce salon qui se poursuivra jusqu'au 30 du mois en cours. Sur l'ensemble des participants, une cinquantaine seulement sont des Algériens. Le reste est composé d'étrangers venus de 16 pays dont la France, l'Italie, l'Espagne, la Belgique, les Pays-Bas, la Chine, l'Ukraine, la Turquie… De par l'augmentation du nombre d'exposants par rapport à 2005 où il a enregistré plus de 200 sociétés et sa surface élargie jusqu'à plus de 40%, la quatrième édition de Djazagro montre l'intérêt qu'accordent les industriels nationaux et internationaux à cette manifestation économique. Ces derniers sont également attirés par le tableau dressé par les responsables français sur la situation du secteur agroalimentaire en Algérie. Ils estiment que “l'Algérie développe beaucoup sa production agricole et a donc de grands besoins d'équipements de transformation. Par ailleurs, elle exporte à nouveau certains produits agricoles (agrumes, vin, tomates, dattes), mais ne peut répondre à la demande intérieure pour certains produits de base (céréales, lait, huiles, sucre) et surtout pour les biens d'équipement, les emballages et conditionnements.” L'agroalimentaire est, selon eux, le secteur dans lequel se créent le plus d'entreprises privées (10% par an), dont le nombre a dépassé les 7 000, avec l'apparition de groupes déjà importants. Outre l'amélioration de la situation socioéconomique et sécuritaire, les grands projets lancés par le gouvernement ne laissent pas indifférents les opérateurs étrangers. L'autre créneau programmé dans ce salon, à savoir la boulangerie et la pâtisserie, est, par ailleurs, mis en valeur au pavillon central de la Safex. L'analyse des experts français évalue le marché à plus de 13 000 boulangeries et pâtisseries sur tout le territoire national. “Depuis 4 ans, plus de 800 nouvelles boulangeries ont été installées dans le pays et les créations et modernisations se poursuivent, notamment pour les équipements de fabrication et cuisson. La restauration et l'hôtellerie sont en pleine évolution. Sous-équipé, le pays va devoir combler son retard pour répondre aux besoins de la population et du tourisme, qui va se développer. On compte environ 8 000 restaurants traditionnels, 18 000 établissements de restauration rapide et bars, et près de 1 500 hôtels aujourd'hui. Ces établissements sont essentiellement tenus par des algériens, mais l'on assiste à l'arrivée de groupes internationaux”, soulignent-ils. Réservé exclusivement aux professionnels, le Djazagro attend quelque 10 000 visiteurs. Cette édition se singularise aussi par la mise en marche des machines et autres équipements exposés au niveau des stands. En marge du salon, il est prévu aujourd'hui un colloque sur les fruits et légumes qui se tiendra à l'hôtel Hilton. Cette rencontre permettra aux professionnels d'aborder dans le fond la problématique de transformation, de conditionnement, d'exportation de ces produits… Badreddine K.