Le trafic des marchandises de l'Entreprise portuaire d'Alger (Epal) devrait atteindre 18 millions de tonnes par an à l'horizon 2010-2015, a indiqué, hier, à Alger, le directeur de l'acconage au niveau de cette entreprise, M. Staâli Ahmed Thami, citant des spécialistes en la matière. Pour atteindre ces 18 millions de tonnes, “il faut des investissements beaucoup plus lourds à moyen et long terme”, a suggéré M. Staâli, lors d'un séminaire sur les infrastructures portuaires et les auxiliaires. En 2005, les marchandises qui ont transité par le port de la capitale ont dépassé 10 millions de tonnes — en hausse d'environ 4% par rapport à 2004 — contre 5 millions en 1996, selon le même intervenant. Et d'ajouter : “L'année 2006 s'annonce plutôt stable en raison de la mise en conformité d'un certain nombre d'opérateurs économiques, tels que les importateurs”. La loi de finances complémentaire 2005 fixe le seuil minimum du capital d'une entreprise importatrice à 20 millions de dinars. “Il y a une restructuration des importateurs, dont certains se sont éliminés d'eux-mêmes, se trouvant dans l'incapacité de remplir les conditions requises”, a-t-il dit, tout en précisant, néanmoins, que “ce n'est qu'une période transitoire, cette activité devant reprendre dès le mois d'avril”. L'Entreprise portuaire d'Alger a consacré, durant les dix dernières années, une enveloppe de 8 milliards de dinars pour un certain nombre d'investissements, notamment la modernisation aussi bien de ses équipements que ses infrastructures. Le même responsable a relevé les contraintes auxquelles fait face l'Epal, notamment en matière de conteneurisation, faisant état de l'existence de marchandises stockées depuis plus de 10 ans dans l'enceinte du port, à l'exemple des 1 500 voitures ZH abandonnées depuis 1997. “Le port étant un lieu de transit, la marchandise ne doit séjourner que pour le temps où elle doit accomplir les formalités exigées par la réglementation”, a expliqué le même responsable qui a déploré le fait que des espaces soient prélevés sur l'exploitation, pénalisant ainsi d'autres clients plus sérieux. Il a, a cet égard, souligné l'importance de “la professionnalisation” des exportateurs pour pouvoir faire tourner efficacement l'espace portuaire. Les intervenants à ce séminaire, organisé en marge du 1er Salon des infrastructures portuaires et des auxiliaires (Sipa 2006), ont également évoqué le manque de stratégie dans le secteur des exportations. “Il ne faut pas faire que des constats, il faut aussi se fixer des objectifs qui tiennent compte de nos moyens et capacités dans tous les secteurs”, a soutenu un représentant de l'Association nationale des exportateurs algériens (Anexal). Ce responsable a déploré le fait que sur les 329 000 petites et moyennes entreprises que compte l'Algérie, seules 700 exportent, et que son organisation ne compte que 105 adhérents. R. N.