Le trafic conteneurs connaît un essor important dans le monde en tant que mode de transport. L'Entreprise du port d'Alger (Epal), qui s'attelle à atteindre, dans le futur, un traitement qui ne dépasse pas les 8 jours connaît, en effet, une performance inégalée. L'entreprise a traité, en dépit des délais de séjour assez longs qui dépassent la moyenne de 25 à 30 jours, pas moins de 156.161 conteneurs durant les trois premiers mois de l'année en cours, dépassant, ainsi, les prévisions de cette entreprise qui tablait sur 152.000 boîtes, soit une hausse de 7,2 %. L'Epal s'attend à une hausse de près de 10% du trafic conteneurs, pour l'année 2009. Cette situation s'explique par le fait que le port d'Alger est considéré comme le premier port du pays, mais aussi, par les surcoûts de transport vers les autres ports. Dans ce contexte, le port a, pour rappel, connu, en août dernier, une grande opération d'assainissement, qui a permis de gagner 2,5 hectares d'espaces grâce à l'évacuation du matériel vétuste, la démolition du vieux bâti et l'élimination de 2 300 tonnes de marchandises avariées. Les Emiratis de Dubai World Port sont actionnaires à 50% de Djazair World Port, la joint-venture créée avec l'Entreprise portuaire d'Alger (Epal) pour exploiter une concession de 30 ans sur le terminal. La nouvelle organisation du travail, proposée par le 3e opérateur mondial de terminaux, attendra fin avril. Avant l'étude internationale qui recommandait, en 2006, d'attirer un grand opérateur mondial en Algérie pour développer le port de Djendjen, une autre étude avait démantelé " le système de surcoût " dans les frais de manutention au port d'Alger, par lequel transite 65% du trafic commercial hors hydrocarbures. Il en ressortait que l'Epal, gestionnaire historique du terminal à conteneurs, maintenait " un équilibre interne " dont la facture était payée par les importateurs. C'est d'ailleurs ce qui a poussé le gouvernement algérien à choisir directement la mise en concession du terminal d'Alger en produit d'appel pour le partenaire étranger qui aura aussi à développer le terminal de Djendjen. Dans le cahier des charges, que le groupe émirati a accepté, il est prévu que les coûts de transit au terminal d'Alger baissent. Cela se fera progressivement, au fur et à mesure que le groupe aurait réalisé son plan d'investissements en équipements et mis en place son organisation. Pour l'instant, ce sont les opérations de nettoyage qui importent. Celles-ci ont permis de transférer 2.000 conteneurs vers Sidi Moussa, la destruction de 150 boîtes, le transfert de 600 engins et véhicules "ZH" et la délocalisation de plusieurs entreprises n'ayant aucun lien avec l'activité portuaire. Grâce aux espaces récupérés sur l'ancien siège de la direction générale de la Cnan à titre d'exemple, l'Epal lance, selon le P-dg, Abdelhak Bourouai, aujourd'hui, le projet d'extension de la gare maritime tandis que les autres espaces seront dédiés à la marchandise. De plus, le nettoyage du port permettra d'améliorer les rendements par l'abaissement des durées de séjours des marchandises et, par conséquent, des surcoûts de transport. La seule solution à long terme serait, selon Bourouai, d'élaborer un schéma directeur qui prendrait en charge le développement des ports sous tous leurs aspects. L'Epal, qui emploie quelque 3 000 ouvriers, et qui a réalisé un chiffre d'affaires de 7,8 milliards de DA en 2008, a traité, durant cette période, pas moins de 606.000 EVP (Equivalent vingt pieds), soit une augmentation de 14% par rapport à 2007. Concernant les marchandises, le port de la capitale a traité 12,33 millions de tonnes (MT) en 2008 dont 10,20 MT à l'importation et 2,15 MT à l'exportation, soit une hausse de 9% par rapport à l'exercice 2007. Adnane Cherih