Après avoir adressé des mises en demeure aux concernés, la machine de l'administration s'est mise en branle, plusieurs habitations de fortune et extensions illicites ont été démolies. Nul n'ignore que la dernière décennie, marquée par des actes terroristes, a été durement ressentie à travers tout le territoire national. Les principales victimes ne sont autres que les citoyens sans défense, notamment les populations qui résidaient, à cette époque, dans les zones rurales. Pour manifester leur refus de se soumettre davantage aux agissements des groupes armés, les ruraux ont été contraints d'abandonner leurs biens, meubles et immeubles pour se réfugier dans les cités urbaines plus ou moins sécurisées. Si les plus aisés n'ont eu aucune peine à acheter un logement ou un lot de terrain sur lequel ils ont érigé leur nouvelle habitation, les moins lotis, en revanche, se sont contentés d'un hébergement chez des proches. Néanmoins, les plus téméraires n'ont pas hésité à construire des baraques de fortune aux extrémités des villes et à vivre dans des conditions déplorables eu égard à l'absence de tout contrôle. Ces agissements se sont multipliés, voire même encouragés. Certains ont même mis à profit cette situation pour squatter des terrains vagues, des espaces verts, des infrastructures socioéducatifs et même des trottoirs pour procéder aux travaux d'extension de leurs habitations ou réaliser des constructions nouvelles, spéculant sur une éventuelle régularisation dans le futur. Maintenant que le calme est revenu et que la situation sécuritaire est totalement maîtrisée, l'administration a entrepris des démarches afin d'assainir une situation de fait découlant de circonstances atténuantes. Après avoir procédé au recensement des constructions “sauvages”, réalisées illégalement sur des terrains domaniaux, la machine s'est mise en marche en faisant usage des procédures légales comme la mise en demeure adressée aux intéressés les invitant à quitter les lieux et restituer les terrains en l'état initial. Mais rares sont ceux qui ont obtempéré. Ce qui a poussé l'administration à prendre des arrêtés de démolition incitatifs, mettant ainsi à exécution la deuxième étape d'une opération qui a suscité la colère des mis en cause qui revendiquent des solutions de rechange sous forme d'attribution de logements sociaux à Mascara. Ils refusent ainsi leur retour dans leurs douars d'origine pourtant encouragés par une compensation financière à même de leur permettre de restaurer leurs habitations. Néanmoins et en dépit du large délai qui leur a été accordé, les “exilés” refusent toujours de céder, une attitude qui a contraint les responsables locaux à passer à la dernière phase : recourir à l'usage de la force assistés dans leur action par les éléments de la force publique. Ainsi plusieurs baraques, habitations de fortune, enclos et extensions ont été démolis. Chapeautée par la daïra, l'opération se poursuit à un rythme accéléré avec un double objectif, assainir la situation et réhabiliter l'action de l'administration. A. B.