À la faveur de l'éclosion, ces dernières années, de nombreuses unités dans le secteur de la chaussure, du tapis et de la confection, une véritable relance du marché de l'emploi est constatée. De nombreux projets visant à renforcer les agglomérations en matière d'alimentation en eau potable (AEP) et à rénover de nombreux axes routiers se sont traduits jusqu'ici par la création de centaines d'emplois, atténuant du coup le chômage dans la wilaya de Tlemcen. Or, une forte proportion des emplois générés (maçonnerie) a été créée au mépris de la législation, si l'on se réfère aux informations des dizaines d'ouvriers embauchés qui ont requis l'anonymat de peur de se faire licencier arbitrairement. À en croire certaines sources très au fait de ces pratiques délictueuses, entre 30 et 40% des travailleurs exerçant au niveau des secteurs productifs et des services privés ne sont pas déclarés à la Sécurité sociale. L'absence de mécanismes fiables de contrôle devant prévenir ces multiples infractions à la réglementation du travail a, semble-t-il, compliqué davantage cette situation d'exploitation éhontée des efforts d'autrui ; la prolifération de cette race d'opérateurs privés exploitant à fond leur personnel est un secret de Polichinelle, face à l'inexistence d'une véritable politique de lutte contre le travail au noir. De nombreux chefs d'entreprises, de construction notamment, attribuent le recours à la main-d'œuvre bon marché, à la lourdeur des charges fiscales et parafiscales auxquelles ils sont soumis. Mais cela ne devrait pas pour autant dire que l'Etat doit rester confiné dans une position d'attentisme dès lors que le fléau est en train de prendre, ici comme ailleurs, des proportions scandaleuses. Cette situation inconcevable interpelle, plus que jamais, les pouvoirs publics pour une prise en charge urgente de ce dossier, d'autant plus que le gouvernement semble s'acharner à donner un nouveau souffle à la relance économique du pays pour 2005 et 2009. LEBBAD YOUCEF