Les populations de la wilaya de Aïn Defla, en particulier celles des zones rurales, ont souffert durant des années d'un manque flagrant d'accès à l'eau, et ce, en dépit des potentialités hydriques importantes que recèle la région. Cette wilaya dispose actuellement de 5 grands barrages d'une capacité pouvant atteindre, plus de 7,5 millions de mètres cubes. De plus, de petits barrages, des retenues collinaires et de nombreuses sources constituent un véritable réservoir hydrique pour la région. Cependant, la vétusté du réseau et le manque d'infrastructures d'envergure pouvant assurer une distribution équitable du précieux liquide ont fait que des douars et des zones agglomérées sont restées, durant des décennies, privés de cette ressource. Des localités, faut-il le rappeler, avaient même connu à certaines époques des mouvements de protestation menés par des populations qui s'insurgeaient contre cette situation. Il y a également lieu de relever qu'il reste encore des endroits où l'accès à l'eau potable se fait à l'aide de mulets ou par camions-citernes. Une situation qui n'est pas sans risque pour la santé des personnes concernées. Dans ce même ordre d'idées, il convient aussi de souligner que le paramètre qualité de l'eau a été longtemps occulté, l'essentiel étant la quête de l'eau à n'importe quel prix. Cela étant, lors d'une récente visite dans la wilaya de Aïn Defla du ministre des Ressources en eau, ce dernier avait déclaré que l'une des priorités actuelles fixées par son département est d'améliorer la distribution de l'eau potable. Cela se fera essentiellement à partir des ressources hydriques superficielles, c'est-à-dire les barrages. Rappelons dans ce sillage que des avancées en matière d'alimentation en eau potable (AEP) ont été enregistrées dans la wilaya de Aïn Defla, portant la moyenne quotidienne de distribution à 200 l/j et même 237l/j par habitant pour le chef-lieu de wilaya. Pour améliorer l'approvisionnement en eau potable en faveur de toute la population locale, il est prévu, en outre, l'inscription de nombreux projets dans ce domaine, dans le cadre du programme quinquennal 2010-2015. Par ailleurs, des projets sont actuellement en cours de réalisation au niveau de la commune d'Arib, où est implanté le barrage de Sidi M'hamed Ben Taïba. Il s'agit du projet confié à une entreprise chinoise, pour un montant de 4,09 milliards de dinars, qui contribuera, sitôt achevé, à couvrir les besoins de plus de 364 000 foyers d'ici l'année 2030, selon des sources du secteur. A noter que ce projet comprend, notamment, la réalisation d'une canalisation de 1000 mètres, un réseau de distribution d'une longueur de 51 km, une station d'épuration d'une capacité de 43 200 m3/j et 7 réservoirs. S'agissant des stations d'épuration des eaux usées, il est prévu, au début de l'année prochaine, le lancement des travaux de réalisation d'une station à Khemis Miliana et une autre à Miliana. Celles-ci viendront s'ajouter à l'unique station du chef-lieu de wilaya, opérationnelle depuis 2007. D'aucuns estiment cependant que la maîtrise du circuit de distribution de l'eau suppose surtout une bonne gestion des ressources humaines et matérielles. Du reste, la qualité de l'eau constitue actuellement pour la population locale, un réel souci, notamment dans certaines communes situées à l'est et à l'ouest de la wilaya, où l'on signale la présence d'un fort taux de nitrates, préjudiciables à la santé.