Après une longue période d'inertie, l'UMA reprendra du service le mois prochain dans la capitale libyenne à l'occasion d'une rencontre des ministres des Affaires étrangères des pays membres. Dans une déclaration à la Télévision nationale, le ministre d'Etat et représentant personnel du président de la République, Abdelaziz Belkhadem, a annoncé la tenue au courant du mois de mai prochain, à Tripoli, d'une réunion des chefs de la diplomatie maghrébins. Cette rencontre “a été décidée lors d'une rencontre des représentants des cinq pays de l'UMA, en marge du 18e sommet de la Ligue des Etats arabe de Khartoum (28-29 mars)”, ajoutant qu'“un consensus s'est dégagé sur la nécessité de redynamiser l'action maghrébin”, a affirmé Belkhadem. Par la voix de Abdelkader Messahel, le ministre délégué à la Coopération africaine et maghrébine, l'Algérie avait formulé le souhait pour la tenue “très prochainement d'une réunion des instances de l'UMA, en vue de relancer la machinerie maghrébine”. “Nous réitérons la disponibilité de l'Algérie d'aller de l'avant pour une réunion très très proche des instances maghrébines, pour relancer la machinerie maghrébine”, avait déclaré le ministre algérien. L'annonce de Abdelaziz Belkhadem coïncide avec le message adressé le même jour par le souverain marocain au président Abdelaziz Bouteflika dans lequel il loue les efforts de l'Algérie durant la période où elle a présidé la Ligue arabe. Mohamed VI indique avoir suivi avec grand intérêt le discours prononcé par le président algérien “au terme de la présidence algérienne du 17e sommet de la Ligue arabe et qui a porté sur les décisions et engagements importants issus de ce sommet”. Il précise partager les points de vue de Bouteflika sur de nombreuses questions, notamment “la nécessité de hâter l'adoption des amendements approuvés pour être insérés dans la charte de la Ligue arabe”. Ce message constitue, en fait, un appel du pied de Mohamed VI pour renouer le dialogue avec l'Algérie, parce que le roi du Maroc n'avait même pas pris la peine de participer au sommet de la Ligue arabe à Khartoum. En effet, bien que dans sa correspondance, le monarque alaouite ne fait référence ni aux relations bilatérales, ni à l'Union du Maghreb arabe, il n'en demeure pas moins que son initiative était une opportunité de reprendre langue avec le chef de l'Etat algérien. Les derniers développements dans le dossier du Sahara Occidental, qui constitue le point de discorde entre les deux pays, n'ont pas permis d'établir un dialogue, surtout que chacun campait sur ses positions initiales. La récente visite de Mohamed VI dans les territoires sahraouis occupés n'a fait qu'envenimer les rapports. Reste à savoir que cache cette tentative de rapprochement marocaine, quand on sait que rien de nouveau n'est à signaler dans les positions respectives des deux parties sur la question qui les divisent, en l'occurrence le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui. Une chose est sûre : tant que le conflit du Sahara Occidental restera en suspens, il sera difficile d'imaginer une relance du processus de construction de l'Union du Maghreb arabe. K. ABDELKAMEL