Un sommet des chefs d'Etat de l'UMA n'est pas à exclure avant la fin de l'année. L'édification maghrébine sera-t-elle remise sur rails à l'occasion de la 17e session du Sommet arabe. Un rendez-vous historique que les chefs d'Etat de l'UMA mettront à profit pour aplanir leurs différends après dix années de gel des activités de l'Union. Un sommet des chefs d'Etat de l'UMA n'est pas à exclure avant la fin de l'année. Il aura lieu en Libye, qui assure la présidence tournante de l'UMA, depuis décembre 2003, après que l'Algérie l'eut tenue pendant huit ans. Il convient de rappeler que la tenue de cette rencontre «informelle», en marge du Sommet arabe, a été annoncée récemment par le ministre algérien des Affaires étrangères M.Abdelaziz Belkhadem, lors de sa dernière visite, il y a quelques mois, au Maroc et récemment dans une déclaration à la chaîne Al Jazeera, laquelle information sera confirmée le jour même par une source autorisée du palais royal à Rabat. Pour sa part, le président tunisien Zine El-Abidine Ben Ali a clairement laissé entendre qu'un sommet informel maghrébin allait se tenir en marge du Sommet de la Ligue arabe d'Alger. «Nous avons grand espoir que notre rencontre à Alger, à l'occasion du Sommet arabe, nous offrira l'opportunité de préparer le terrain à la tenue du Sommet maghrébin à bref délai», a indiqué le président Ben Ali, dans un entretien publié dimanche par L'Expression. Il a ajouté que la reprise des «réunions périodiques» de l'UMA devrait «parachever la mise en place de tous ses attributs et occuper la place qui lui revient dans le contexte des ensembles régionaux qui existent autour de nous». Par ailleurs, l'éventualité de ce sommet de l'UMA, en marge du sommet de la Ligue arabe à Alger, avait été évoquée en février dernier par le ministre libyen des Affaires étrangères Abdelrahmane Chalgham. «Quand un sommet du genre (Ligue arabe) se tient et donne l'occasion à la présence des chefs d'Etat concernés, il est tout à fait normal que des rencontres comme celle-là (sommet maghrébin) aient lieu», avait déclaré M.Chalgham lors d'une conférence de presse à Nouakchott. Les cinq chefs d'Etat maghrébins étaient tous présents au Sommet arabe de Tunis en 2004 mais ne s'étaient pas rencontrés sous l'égide de l'UMA, dont deux sommets ont été annulés à la dernière minute à Alger, en juin 2002 et décembre 2003. La «relance» de l'UMA est donc imminente pour peu que ses dirigeants soient animés d'une volonté de sortir des querelles stériles, comme celle qui consiste à chaque fois à inscrire la question du Sahara occidental à l'ordre du jour des différents sommets. Une démarche rejetée par l'Algérie, qui considère que les pays de l'UMA, notamment l'Algérie et le Maroc, peuvent entretenir d'excellentes relations, tout en mettant de côté le conflit du Sahara occidental qui est du ressort des Nations unies et par conséquent ne doit être réglée que dans le cadre de la légalité internationale. En refusant à deux reprises d'assister au sommet de l'UMA, le roi du Maroc Mohammed VI a montré qu'une solution à la question du Sahara occidental demeure, à ses yeux, la clef de voûte d'une normalisation avec Alger. Il est donc clair que la rencontre, annoncée et confirmée à Rabat et Alger, entre le président algérien Abdelaziz Bouteflika et le roi Mohammed VI, devrait aplanir les différends entre les deux pays et permettre enfin de fixer une date pour le prochain sommet.