Le port d'Oran est considéré comme le premier port en eau profonde à partir du détroit de Gibraltar. Il est classé parmi les premiers ports commerciaux du pays pour ce qui est du trafic des voyageurs, du trafic des vracs solides et second pour les marchandises, ses activités de manutention, de remorquage et d'enconage vont sans aucun doute être cédées à la concession à des partenaires nationaux, mais plus probablement étrangers. Le DG de l'EPO que nous avons joint par téléphone et qui dans un premier temps se refuse à porter un jugement sur la privatisation qui “est de la souveraineté du gouvernement” attend d'avoir plus de précisions sur les dispositions prévues dans le décret exécutif. Néanmoins notre interlocuteur s'interroge sur la mise en place de cette privatisation des activités commerciales : “Pour ces trois fonctions portuaires (manutention, remorquage, enconage, ndlr) il y a des volumes, des effectifs, des structures, des équipements sensibles comme des grues qui vous soulèvent 40 t à 40 m du sol, les conducteurs à titre d'exemple passent des tests tous les deux mois !… Donc pour tout cela et pour que les fonctions restent dans les normes, il faut une certaine spécialisation à respecter, c'est indispensable, il y a donc des conditions à exiger et mesurer les dimensions…” nous explique notre interlocuteur. Du côté du syndicat des travailleurs, la position reste la même depuis 1955, c'est-à-dire refuser une privatisation sans concertation comme nous l'a rappelé le secrétaire général du syndicat du port d'Oran qui, est en même temps, le représentant de la coordination des ports : “La concertation est indispensable pour trouver les voies et les moyens à mettre en place et surtout la question de l'accompagnement social qui va découler de ce projet… Ici à Oran ce sont 1 500 travailleurs, des pères de famille qui sont concernés… Veut-on aller vers une catastrophe ?…” F. Boumediene