L'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) en organisant, hier à Oran, une conférence nationale autour de la Sécurité sociale et du régime de retraite des non-salariés comptait bien relancer le débat de façon officielle sur l'actuel système social des non-salariés. Mais comme l'a si bien déclaré le secrétaire général de l'UGCAA, M. Salah Souilah, l'absence des représentants du ministère du Travail et de la Casnos, invités à participer à la rencontre, prive les participants d'un échange avec ces derniers sur l'actuel système social. L'objectif de cette conférence est de porter la revendication de l'UGCAA qui veut aller vers une “refonte du système social de la Casnos et du régime de retraite”. Et d'annoncer, dans cette perspective, la création prochainement d'une commission des retraités au sein des structures de l'UGCAA. À l'heure actuelle, il existe un million de commerçants activant légalement pour une soixantaine d'activités recensées à l'échelle nationale et un million versé dans le marché parallèle. Les points les plus importants soulevés par l'UGCAA, lors de cette conférence, concernent plus particulièrement le régime de retraite des non-salariés ainsi que l'a expliqué M. Houari Seghir, ancien cadre de la Casnos et membre du Conseil national de l'organisation des commerçants : “Le système de retraite des salariés prévoit 4 formules de retraite, et pour les non-salariés qu'un seul ! Les salariés après 32 ans de cotisations peuvent avoir leur retraite ; chez les commerçants il leur faut un minimum de 15 ans de cotisations pour percevoir 30% de leur retraite, mais en plus il leur est fait obligation de rester en activité jusqu'à 65 ans… Il y a une inégalité entre les deux systèmes, nous réclamons l'abaissement de cet âge.” Et de poursuivre sur le calcul du paiement des cotisations en vigueur à la Casnos : “L'assiette de calcul de la cotisation à la Casnos est basée sur le SNMG ; c'est aberrant puisque nous sommes des non-salariés. Cela a eu pour effet de relever le montant de la cotisation annuelle qui est passé d'un minimum de 3 300 DA en 1996 à 18 000 DA en 2006 et le maximum, qui était de 12 000 DA en 1996, est passé à 14 400 DA en 2006, alors que dans le même temps les avantages sont restés figés.” Plus grave pour les adhérents de l'UGCAA, l'inégalité ou le déséquilibre est encore plus évident puisque les non-salariés participent à hauteur de 26% à la Cnas, ce qui représente les cotisations de leurs salariés et cela en plus de leur participation à 100% aux cotisations de la Casnos. Malgré tout, les avantages restent toujours en défaveur des non-salariés comme cela a été dit lors de la conférence. Quant à l'argument des pouvoirs publics qui affirment que les deux tiers des non-salariés ne cotisent pas à la Casnos, l'orateur rétorque : “C'est parce que le système de Sécurité sociale des non-salariés est défaillant. Trouvez-vous normal qu'une ordonnance traîne 10 mois, que le capital décès qui doit être payé intégralement et immédiatement après le décès de l'adhérent ne soit perçu que 3 ou 10 mois après ? De même, les pouvoirs publics nous accusent de fuite fiscale, nous leur disons il y a évasion fiscale…” Et M. Seghir de déclarer : “Nous voulons un audit sur la Casnos et le système social.” F. Boumediene