La conférence nationale cible en particulier des projets en Libye, en Tunisie, en Egypte, au Niger et au Mali. Près des 2/3 de la population africaine n'ont pas accès aux hydrocarbures et sont contraints dans une très grande proportion à n'avoir comme source d'énergie que la biomasse et le bois de coupe. C'est ce qu'a relevé M. Mohamed Meziane, P-DG de Sonatrach, hier, lors de la 10e Conférence sur le négoce et le financement du pétrole et du gaz en Afrique organisée à l'hôtel El-Aurassi. Le premier responsable de Sonatrach a indiqué que “la consommation gazière de l'Afrique s'est établie à moins de 3% de la consommation mondiale, située principalement dans les pays producteurs avec 70% du volume concentrés en Algérie et l'Egypte”. Continuant sur sa lancée, il a déclaré que “nous projetons de porter le niveau de nos exportations en gaz naturel et GNL à 85 milliards de m3 et de produire 2 millions de barils/jour de pétrole en 2010”. Plus explicite, il a souligné que “nous sommes partie prenante dans le projet d'interconnexion électrique avec le marché européen que va mettre la boucle qui sera réalisée grâce notamment aux deux câbles sous-marins qui accompagneront les deux gazoducs, Medgaz et Galsi”. Et d'ajouter : “30% des revenus de Sonatrach seront tirés de l'activité à l'international d'ici 2015.” Pour M. Meziane “l'Afrique est une zone d'intérêt prioritaire avec l'objectif d'acquérir de nouveaux blocs d'exploration et des projets de développement de gisements en Libye, Tunisie, Egypte, au Niger et au Mali”. Le groupe Sonatrach prévoit d'investir, dira M. Meziane, 100 millions de dollars par an durant les cinq prochaines années. Il a indiqué que “nous sommes intéressés par des opérations en Asie, en Amérique du Nord ou à côté d'opportunités dans l'amont comme au Yémen”. Il est cité le projet transaharien Gas Pipeline qui reliera le Sud du Nigeria aux côtes européennes à travers le réseau algérien des gazoducs. Ce projet long de 4 400 km est doté, d'après lui, d'une capacité de 25 milliards de m3 par an. Il permettra, confie-t-il, la récupération d'un volume de 220 000 barils/jour équivalent de gaz qui sont, actuellement, torchés au Nigeria. Il a estimé, par ailleurs, qu'“il y a un consensus sur le maintien à court terme d'un niveau de prix soutenu même s'il est admis que les prix actuels de 60 dollars/baril ne sont pas une référence”. La croissance de la demande pétrolière mondiale se situe, avoue-t-il, à 1,6 million de barils/jour pour les cinq prochaines années. Il a révélé que “l'Algérie a atteint un taux de forage de 9 puits pour 10 000 km2 alors que ce taux est de 6 puits pour 10 000 km2 en Afrique”. La moyenne mondiale de forages est de 100 puits pour 10 000 km2. Le groupe Sonatrach a augmenté, selon lui, le volume de la production pétrolière à Hassi-Messaoud de 200 000 barils/jour et celle de Hassi-Berkine de 150 000 barils/jour. Faïçal Medjahed