Le Mouvement démocratique et social (MDS) du défunt El-Hachemi Chérif tiendra finalement son congrès les 4 et 5 mai prochain à Zéralda. Ainsi a décidé le conseil extraordinaire du parti tenu les jeudi 29 et vendredi 30 mars dernier à Alger. Selon Ali Hocine, secrétaire général par intérim, le prochain congrès du parti, qui intervient dans une conjoncture particulière marquée, notamment par la libération de centaines de terroristes au moment où les forces de progrès sont bâillonnées et le champ des libertés verrouillé, fera sienne, comme de coutume, la fameuse devise tracée déjà par le défunt El-Hachemi Chérif, à savoir la double rupture avec “le système rentier et l'islamisme”, seule issue viable à la crise. “Le MDS, dans la continuité de la ligne Pags/Ettahadi et dans les limites et conditions imposées par la confrontation sanglante avec l'islamisme et son bras armé terroriste, s'est attelé à l'identification des voies et moyens de ce changement. Il a d'abord et avant tout démontré l'impossibilité de contourner la crise de l'Etat hybride et du système rentier en persistant à vouloir concilier les intérêts antagoniques de deux projets de société, l'un démocratique moderne et l'autre archaïque théocratique”, écrit le MDS dans le projet de résolution de politique générale qui sera débattu lors des prochaines assises et présenté hier lors d'une conférence de presse au siège du parti à Alger. Hostile à la charte dont il milite pour son abrogation après avoir mené campagne contre son adoption, l'héritier du parti communiste algérien rappelle que si l'Etat “hybride au début des années 90 pouvait être l'antichambre de l'Etat théocratique, il est un moyen aujourd'hui de reproduction du système et de pérennisation de la rente”. “Il empêche et contrarie l'alternative de rupture démocratique même et n'écarte pas définitivement la menace intégriste parce qu'il empêche la consécration de la défaite de l'islamisme”, dit-il. En guise d'arguments, il soutient que les forces islamo-conservatrices ont investi l'école, la classe politique actuelle, le mouvement associatif dans l'objectif évident d'assurer leur hégémonie. C'est pourquoi le mouvement, ajoute-t-il, est appelé à clarifier les enjeux de la crise et l'alternative liée à la crise de la nature de l'Etat dans un mouvement qui consacre définitivement la défaite de l'islamisme et opérer les ruptures nécessaires avec le système rentier par la consécration d'un Etat de droit assis sur un socle de valeurs universelles et une économie basée sur les forces de production. Le parti se penchera également sur la question de la participation aux prochaines échéances électorales, celle du rassemblement des forces démocratiques et enfin l'élaboration d'une vision économique rénovée. “Pour notre mouvement, l'avenir des forces du travail et du savoir se confond avec l'intérêt général de toute la nation, à savoir l'émergence du capitalisme moderne (…)”, conclut Ali Hocine. KARIM KEBIR