La construction du métro, de trémies et d'une nouvelle aérogare internationale sont, en fait, des infrastructures indispensables au développement d'une capitale. Mais cela demeure insuffisant au regard des immenses besoins d'une ville de plus de cinq millions d'habitants. L'image d'un pays, d'un Etat, c'est d'abord sa capitale. Sur ce point bien précis, Alger souffre de beaucoup d'insuffisances. Les raisons sont connues. Il y a d'abord la crise économique vécue dans les années 80, suite au choc pétrolier, et ensuite la vague de terrorisme islamiste qui a fait sombrer le pays dans le chaos dans les années 90 et dont les résidus continuent jusqu'à présent de constituer des capacités de nuisance assez sérieuses. Mais aujourd'hui, les slogans tels que “Alger la Blanche” ou “Alger by night” ne peuvent suffire à eux seuls pour donner à Alger la dimension de capitale. Au-delà de la question du vieux bâti, qui se pose aujourd'hui avec acuité puisque même les bâtiments officiels sont concernés par les opérations de réhabilitation, et de l'impérieuse nécessité de construire une nouvelle ville afin de désengorger la capitale et créer par-là même de nouvelles conditions de vie dans la périphérie d'Alger, c'est toute une politique de réaménagement du territoire algérois au vrai sens du terme qu'il s'agit de mettre en place. La construction du métro, de trémies et d'une nouvelle aérogare internationale sont en fait des infrastructures indispensables au développement d'une capitale. Mais cela demeure insuffisant au regard des immenses besoins d'une ville de plus de cinq millions d'habitants. L'extension du réseau ferroviaire, l'ouverture du secteur touristique au privé avec la construction d'hôtels et de stations balnéaires ainsi que l'amélioration de l'environnement culturel avec tout ce que cela suppose comme salles de théâtre et de cinéma et, bien entendu, écoles de formation sont autant de mesures à même de rehausser l'image d'une capitale soumise jusque-là aux pressions de l'exode rural et de la paupérisation. On n'en est pas encore là. Alger commence à peine à réapprendre à vivre après avoir subi pendant plus d'une décennie les affres du terrorisme. La priorité étant aujourd'hui le volet social, le logement et l'emploi demeurent, pour ainsi dire, les premières préoccupations du gouvernement. Pour le reste, il faudra probablement attendre plusieurs années avant de voir les pouvoirs publics s'attaquer à la dimension culturelle du projet du “Grand-Alger”. S. T.