Les membres de cette bande volaient des voitures à Alger et les maquillaient dans un garage à Barika. Le procès de l'affaire de vols de voitures, qui devait avoir lieu hier, a été reporté au 22 avril pour permettre à la cour criminelle de finaliser les procédures de carence, suite à l'absence d'un des onze accusés impliqués dans ce dossier. Selon l'arrêt de renvoi, cette affaire, qui avait défrayé la chronique en son temps, avait démarré suite aux recherches lancées par la police pour retrouver un véhicule volé signalé par son propriétaire. C'est ainsi qu'après une minutieuse filature, des inspecteurs de police décident d'intercepter ledit véhicule à un barrage dressé à Oued Ouchaïah durant la nuit du 7 décembre 2002. Le conducteur, faisant mine d'obtempérer à l'ordre des policiers, ralentit dans un premier temps avant d'accélérer en écrasant deux policiers qui s'en sortiront par miracle, car ils ont été sérieusement blessés. Les autres agents ouvrent le feu en visant les pneus. La voiture sera immobilisée quelques centaines de mètres plus loin, et le conducteur, qui a tenté de fuir, sera rattrapé par des agents lancés à ses trousses. Le deuxième occupant de la voiture sera blessé par un coup de feu et décédera quelques instants après, lors de son transfert à l'hôpital. Quant au conducteur du véhicule, il fera des aveux lorsqu'il sera interrogé par des inspecteurs au commissariat. D'ailleurs, il ne pouvait pas faire autrement, car des clés de voitures et des outils pouvant être utilisés pour fracturer des serrures ont été trouvés sur les deux suspects. Le conducteur du véhicule reconnaît alors qu'il activait dans un réseau spécialisé dans le vol de voitures, et leur revente s'effectuait surtout à l'est du pays. Il déclarera entre autres avoir volé 5 voitures durant le mois de novembre dans différents endroits des wilayas du centre du pays. Les voitures ainsi subtilisées étaient ensuite revendues à des prix variant entre 140 000 DA et 300 000 DA, selon les modèles. Pour réaliser ses transactions, il bénéficiait de complicités spécialisées dans la contrefaçon de documents administratifs. Poussant leurs investigations, les policiers réussissent à démanteler ce réseau et plusieurs autres complices seront arrêtés durant les jours qui suivirent l'arrestation du cerveau. C'est ainsi que 10 autres personnes seront appréhendées. L'enquête préliminaire permet de situer les responsabilités et il ressort que les vols de voitures se passaient à Alger, mais pour leur maquillage et la confection de faux documents, le réseau pouvait compter sur des complices installés dans la ville de Barika. Présentés au parquet, les onze mis en cause seront inculpés d'association de malfaiteurs, de vol, de tentative d'assassinat et de recel. Le magistrat instructeur ordonne la détention préventive contre 6 accusés et accordera la liberté provisoire à 5 autres. À noter aussi que plusieurs voitures volées ont été récupérées et remises à leurs propriétaires. Saïd Ibrahim