“On ne m'a jamais invité aux cérémonies et aux différents évènements sportifs”, dixit Khalef Mahieddine qui a rencontré les journalistes à la salle Hodna de l'hôtel Sofitel à Alger, en marge de la réunion du bureau du Forum des sportifs algériens. Khalef, qui est toujours à l'écoute du football national, vient de s'impliquer dans l'environnement de sa famille sportive en rejoignant le Forum des sportifs algériens, espace d'idées et de propositions pour le développement du sport algérien. L'ex-entraîneur des Verts et le plus jeune coach de la Coupe du monde 1982 en Espagne estime que la nomination d'un entraîneur étranger n'est pas utile pour le moment. “Je respecte les choix faits certes, mais ce n'est pas une solution. Je pense qu'on aurait pu travailler avec nos compétences pour réorganiser la discipline, puis chercher, s'il le faut, un expert étranger. On a des compétences chez nous et la faute n'incombe nullement aux éducateurs algériens, mais aux instances nationales qui n'ont pas organisé des stages de formation et de recyclage pour les techniciens en Algérie”, dira Khalef. L'ex-boss de la JS Kabylie se dit avoir quitté la scène sportive et ce, en raison de la gestion catastrophique de notre football. Interrogé à propos de son retour à la tête de l'EN version Kezzal, Mahieddine, pourtant partant à 100%, avait constaté amèrement qu'il ne pouvait y aller à fond. Il révélera qu'il n'a “jamais refusé d'entraîner l'équipe d'Algérie. Je suis clair, honnête et sérieux”. “Malheureusement, j'ai constaté que j'étais dans un monde qui n'a pas ces qualités. J'ai voulu non pas gérer seulement vingt-six joueurs, mais changer les conditions de travail et d'approche pour développer la discipline. Quand un président vous aborde en vous apostrophant avec la question : quel salaire vous convient-il ?, avouez que cela reflète quelque peu une contradiction par rapport aux objectifs que les sportifs algériens voulaient réaliser avec l'équipe nationale. J'ai seulement demandé que ma mission soit définie et que les prérogatives des uns et autres soient également déterminées. Le football n'est pas une affaire de la fédération. C'est l'affaire de tout le monde car le développer, c'est commencer par le bas. Et puis, il faudra bien changer un jour ou l'autre la mentalité des résultats coûte que coûte. Les présidents de clubs doivent changer de mentalité pour penser à moyen et long termes”, s'exclame-t-il, tout en précisant qu'il y a deux solutions pour sortir de la crise : “ou on effectue une véritable réforme en appliquant le professionnalisme à l'algérienne, ou on laisse faire et on adopte la même méthode que celle du Sénégal, du Nigéria ou du Cameroun, qui laissent d'autres pays former des joueurs qu'ils utilisent par la suite.” “Ecoutez, si on n'avait pas connu la guerre de 1954-1962, on aurait pu aller très loin en coupe du monde avec les joueurs algériens, qui évoluaient dans des championnats étrangers, notamment en France. Et on aurait pu remporter deux ou trois fois la coupe d'Afrique des nations. Donc, si on opte pour la deuxième solution, il faudrait, dans ce cas, faciliter à nos joueurs le départ à l'étranger pour s'épanouir”, souligne-t-il. Evoquant son éventuel retour au pays pour prendre les destinées des verts ou d'une institution sportive en main, Khalef, chargé du volet technique au sein du forum des sportifs algériens, avoue qu'il est prêt à revenir. “Actuellement, je suis fonctionnaire dans un organisme algérien au Maroc. Si on me sollicite, avec l'accord, bien sûr de ma tutelle, je peux rendre service au football algérien”, indiquera-t-il. En somme, Khalef Mahieddine qui vient de rejoindre le forum des sportifs algériens aux côtés de Réda Abdouche, Amar Brahmia, Rachid Mekhloufi, Mourad Boutadjine, président député du comité provisoire du forum, du docteur Abad, ministre de la formation et l'enseignement professionnel, de Sidi Ali Lebib, directeur général des douanes et ancien ministre de la jeunesse et des sports, de Sid Ali Asloun, ex-DG Cnep, de Rachid Medjiba, directeur des télécommunications du groupe Khalifa, des docteurs Hanifi, Mimouni Nabila et Saïd Bouamra pour ne citer que ceux-là, affirme : “je ne pouvais refuser de m'impliquer dans le développement du sport algérien en général et du football en particulier, qui a besoin de toutes les compétences nationales pour un véritable démarrage. Notre forum est apolitique et ne s'ingère nullement dans les affaires des associations ou fédérations nationales. Si j'ai répondu favorablement et que je suis là aujourd'hui (NDLR : lors de la réunion du bureau du Forum), c'est pour apporter ma pierre à l'édifice avec des propositions et des idées dans l'espoir de revoir un jour notre sport à un haut niveau”, s'expliquera-t-il. En somme, l'ex-enfant de la JSK souhaite que les pouvoirs publics impliquent les membres du Forum à chaque séminaire relatif au sport. Enfin, Khalef, qui n'a pas pu digérer la non-invitation au 40e anniversaire de la FAF, fédération à laquelle il a donné beaucoup en tant qu'entraîneur national, dira toutefois que l'histoire ne peut être effacée. “L'histoire est là, indélébile. Et j'y figure bel et bien”, conclut-il. F. H. Affaire RCK-MOC Kouba a-t-il eu gain de cause ? On apprend de source digne de foi que le RC Kouba a de fortes chances d'avoir gain de cause dans l'affaire qui l'oppose au MO Constantine. En effet, suite au match MOC-RCK, disputé à Constantine (1-1), les Koubéens ont formulé des réserves sur la participation du joueur Sedrati. Si Kouba venait à avoir gain de cause, c'est le second match après celui face au CA Batna que le Raed gagne sur tapis vert. Concernant justement l'affaire RCK-CAB, la commission d'appel de la LNF, présidée par Ali Malek, devrait trancher au cours de sa réunion aujourd'hui. A. H.