Il y a de cela deux années, lors d'une cérémonie officielle, Mahieddine Khalef, premier candidat à la succession du président sortant Raouraoua, avait eu un entretien avec le chef de l'état, Abdelaziz Bouteflika. Celui-ci avait saisi l'opportunité pour exhorter l'artisan de l'épopée de Gijon en Coupe du monde 1982 en Espagne d'apporter son expérience en la matière au football algérien. Un appel qui n'a pas, du reste, laissé insensible Khalef, cette figure emblématique du sport et du football algérien. “L'appel du président ne peut me laisser indifférent. Lors de notre rencontre, il m'a demandé de réintégrer la petite société du football national. Et c'est dans ce contexte que je me suis senti engagé et par là même me porter candidat à la présidence de la FAF”, a déclaré en substance Khalef au cours d'une conférence de presse tenue, hier, à l'hôtel Sofitel. Et d'ajouter : “J'ai reçu plusieurs motions de soutien à ma candidature de la part d' anciens joueurs du MCO et d'autres acteurs sportifs encore en exercice. Je ne pouvais alors décevoir ou esquiver toutes ces sollicitations.” Selon des indiscrétions, des membres de l'actuel bureau fédéral auraient même exprimé leur appui au candidat Khalef. En présence de plusieurs personnalités sportives telles Kalem, Khabatou, Benchikhe, Kouici, Zaïm… ou autre Menad, le conférencier a expliqué que sa candidature est aussi motivée par l'instruction du ministre de la Jeunesse et des Sports, Abdelaziz Ziari, sommant les fédérations à renouveler leurs instances avant la fin du cycle olympique, soit avant le 31 décembre 2004. Cependant, il a fait savoir qu'il ne voit aucun inconvénient “si les autorités du pays venaient à reporter les élections de la FAF à 2005, c'est-à-dire après l'expiration du mandat de l'actuel bureau fédéral. Tenir l'assemblée générale élective avant la fin de l'année en cours ou en 2005, c'est, pour moi, du pareil au même. Je suis respectueux des décisions et des lois de l'état. Quelle que soit donc la date de la tenue des élections, je maintiendrai ma candidature à la présidence de la fédération”. En des termes, par ailleurs, à peine voilés, l'orateur a critiqué le travail accompli jusque-là par les présidents qui se sont succédé au trône de Dely-Ibrahim. Tout en affirmant n'avoir “aucun problème avec les personnes activant dans le monde du football en Algérie”, il a, en effet, estimé que la situation de la discipline est préoccupante. “À l'instar de tous les Algériens, je suis très touché par la dégradation du football algérien. J'avais, à maintes reprises, tiré la sonnette d'alarme, mais, malheureusement, on ne m'a pas écouté. Et regardez où nous en sommes arrivés actuellement. Je ne suis pas là pour dénigrer les dirigeants actuels de la discipline, mais il reste un constat qu'on ne pourra occulter.” Pour étayer ses propos, il évoque le cas de la direction technique nationale de l'arbitrage (DTNA). Sa création, selon lui, pourrait provoquer des problèmes à l'avenir avec la DTN notamment. “Il faudra revenir à une commission centrale de l'arbitrage présidée par un membre fédéral. La DTN, quant à elle, prend en charge tout ce qui concerne la formation et la préparation des arbitres.” Il prône l'algérianisation du football national En parfait connaisseur du mal qui ronge la discipline depuis plusieurs années déjà, Khalef apporte un concept nouveau dans la gestion des affaires du sport en général et de la balle ronde en particulier. Dans son programme qu'il a brièvement et si bien expliqué, Khalef appel à l'algérianisation du football national. “On ne fait qu'énumérer les insuffisance du sport algérien surtout concernant le manque en matière d'infrastructures, sans pour autant chercher les solutions. On se compare au modèle français et autre. Nous sommes en Algérie et il y a mille et un moyens pour combler nos problèmes infrastructurels. Il faut donc penser et agir algérien. Il y a des petites infrastructures un peu partout à travers le territoire national, même celles qui ne sont pas sous la tutelle du MJS qu'on peut rentabiliser.” Avant de conclure, le président candidat a souligné son souhait, s'il venait à être élu, de rassembler les cadres marginalisés et d'œuvrer pour un véritable travail au niveau de la base. K. Y.