Mission délicate que celle du patron de la diplomatie française, Philippe Douste-Blazy, dépêché à Alger pour relancer le projet du traité d'amitié entre l'Algérie et la France. À son arrivée, hier, à l'aéroport Houari-Boumediene, pour une visite officielle de deux jours, M. Douste-Blazy a déclaré à la presse : “Nous aurons à travailler pendant notre séjour pour donner un contenu à ce partenariat d'exception (entre l'Algérie et la France), exception qui est souvent soulignée par nos deux chefs d'Etat.” Et d'ajouter : “C'est le but de ma visite ici.” Pour lui, les liens, existant entre l'Algérie et la France se caractérisent par une grande force “puisée de la géographie, mais surtout de l'histoire, et de quelque chose aussi, qui est très important, le souhait profond de nos deux peuples pour cette amitié.” Pour sa première visite en Algérie, Douste-Blazy s'est taillé un agenda bien fourni. Le temps de se rendre au cimetière Le Mont d'Or à El-Biar, objet des travaux de rénovation, M. Douste-Blazy a revu son homologue algérien Mohamed Bedjaoui — c'est lui qui l'a accueilli en début d'après-midi à l'aéroport Houari-Boumediene — à Djenane El-Mithaq pour des entretiens auxquels ont pris part les délégations des deux parties. Côté algérien, y sont présents Ramdane Lamamra, secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, et de hauts cadres de ce ministère. Quant à la délégation française, elle est composée du maire de Marseille, M. Jean-Pierre Gaudin, de deux sénateurs, et de plusieurs hauts responsables de la région de Toulouse. À l'issue de cette entrevue, M. Douste-Blazy a déclaré à la presse : “Nous avons évidemment parlé des relations bilatérales entre la France et l'Algérie, de la coopération technique qu'il faut développer au-delà de ce que nous faisons au niveau économique. Il faut le faire également au niveau de l'université, de l'enseignement supérieur et de la formation médicale.” La possibilité d'ouvrir, dans le futur, une université algéro-française est aussi évoquée par les deux ministres. “Nous avons également abordé des sujets économiques en disant à quel point les entreprises françaises souhaitent continuer à s'implanter et à se développer en Algérie, sachant que hors hydrocarbures, la France est le premier investisseur étranger en Algérie et compte bien continuer à le faire. Nous avons parlé d'une possibilité de faire un jour une université algéro-française”, a-t-il encore indiqué. À une question sur le traité d'amitié, il répond laconique : “Nous aurons l'occasion de parler du traité d'amitié. C'est un problème dont nous avons parlé d'ailleurs.” Le chef de la diplomatie française s'est entretenu aussi avec le Chef du gouvernement Ahmed Ouyahia. Aujourd'hui encore, M. Douste-Blazy sera reçu par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, avec lequel il aura des discussions plus approfondies sur le traité d'amitié pour animer, ensuite, une conférence de presse conjointe avec M. Bedjaoui à Djenane El-Mithaq, durant laquelle il rendra compte des résultats de sa visite. Auparavant, M. Douste-Blazy a prévu un déplacement à l'hôpital Mustapha-Pacha où il compte rencontrer des acteurs de la société civile. ARAB CHIH