Depuis sa prise de fonction à la tête de la diplomatie française dans le cadre du dernier changement de gouvernement en juin 2005, Philippe Douste-Blazy a souhaité se rendre en Algérie. La polémique née de la loi sur les effets positifs de la colonisation s'est dressée comme un obstacle à ce projet. Pis, Douste-Blazy a été l'un des premiers signataires de la loi lorsqu'elle était au stade de simple proposition. À l'époque, il n'était pas ministre. Mais juste député-maire de Toulouse. Depuis, son entourage s'est employé à minimiser la portée de son geste en affirmant qu'il avait apposé machinalement sa signature sur un texte proposé par des alliés politiques dans une circonscription qui compte de nombreux rapatriés. Un élu doit savoir caresser la légitimité populaire ! L'explication semble un peu courte, mais la rancune d'Alger s'est dissipée avec l'abrogation de la disposition de loi controversée. La relance du dialogue est donc envisagée avec pour objectif la signature de ce traité d'amitié auquel tient le président Jacques Chirac pour léguer une marque susceptible de le promettre à la postérité après un mandat chaotique. Alger a donc donné son accord pour recevoir dès le mois prochain Philippe Douste-Blazy. Le rendez-vous est donné pour la première quinzaine d'avril, mais il n'y a pas encore de date fixée. Elle le sera en fonction des calendriers des dirigeants politiques des deux pays. En tout cas, si la loi du 23 février a ralenti le processus de signature du traité d'amitié, sa remise en cause n'a jamais été envisagée malgré quelques coups de gueule poussés à Alger. La nomination de Missoum Sbih, un proche du président Bouteflika, comme ambassadeur à Paris en a été un signe. Il a pour mission de négocier un “contenu concret” de ce traité, selon ses propres déclarations. M. Sbih multiplie d'ailleurs dans cette perspective les rencontres avec les dirigeants français. Il a été reçu la semaine dernière par le ministre de la PME, de l'Artisanat et du Commerce, Renaud Dutreil. Ils ont souhaité un “engagement plus fort” des PME françaises sur le marché algérien. Une mission d'expertise française doit d'ailleurs se rendre à Alger pour identifier les créneaux de coopération et préparer une visite du ministre. Y. KENZY