Ce dispositif accordera des avantages en matière de charge patronale. Cette dernière connaîtra des abattements au prorata des emplois créés. Ces avantages seront plus conséquents pour les entreprises qui s'installeront dans le Sud et les Hauts-Plateaux. Le ministre du Travail et de la Protection sociale, Tayeb Louh, même s'il a accordé la majeure partie de son intervention au monde du travail, s'est surtout focalisé sur le secteur de la Sécurité sociale. Le ministre du Travail a rendu publics les résultats des enquêtes menées par son département. C'est ainsi qu'il ressort que le revenu disponible des ménages et celui de l'individu ont connu respectivement une progression de 67% et de 55% durant la période 1999-2004. La consommation des ménages et celle de l'individu ont connu durant la même période une progression de l'ordre de 45% et de 55%. L'épargne, quant elle, a enregistré un bond de 320,5%. Le Produit national brut (PNB) par individu, qui avoisinait les 1 623 dollars en 1999, est revu à la hausse en 2005 pour atteindre 3 100 dollars, et les prévisions le situent à 3 500 pour l'exercice 2006. Le chômage a connu une baisse significative, selon les mêmes indicateurs, puisqu'il est passé de 29,5% en 2000 pour atteindre 15,3%. En 2005, 68 400 nouveaux emplois ont été créés. “Même lorsque des entreprises sont privatisées, dans les cahiers des charges, le volet protection des emplois existants y est clairement signifié, et nous encourageons la création de nouveaux postes. Les entreprises privatisées ont ainsi offert 6 900 nouveaux emplois”, explique M. Tayeb Louh. La masse salariale globale était de l'ordre de 885 milliards de dinars en 2000, et elle a atteint 1 245 milliards de dinars en 2005. Durant la période 2002-2005, les salaires ont connu une hausse de 19,3%. Le salaire moyen, qui se situait à 22 900 DA en 2000, a connu une progression en 2005 année où il atteint 27 364 DA. Le ministre rappelle les différentes augmentations accordées depuis 1997 et insiste sur le taux de 40% de hausse dont ont bénéficié les enseignants. Quant au Smig, Tayeb Louh estime qu'il a été multiplié par 10 durant la période 1990 à 2004. Le nombre de retraités est évalué à 1 687 000 sur 3 millions de travailleurs actifs. Les pensions ont, elles aussi, connu une progression qu'il s'agisse du régime général ou des autres régimes. C'est ainsi que la pension du régime général est passée de 8 824 DA à 12 639 DA, celle proportionnelle est aujourd'hui en moyenne située à 11 156 DA, alors qu'elle n'était que de l'ordre de 9 628 DA. La pension de retraite des travailleurs ayant effectué 32 ans de service est, quant à elle, de l'ordre de 17 165 DA en moyenne, alors qu'elle n'était que de 13 953 DA. Le ministre met en exergue les efforts fournis pour lutter contre le travail au noir, et pour cela des inspections du Travail existeront dans toutes les wilayas. “Pour la première fois depuis l'Indépendance, les inspections du Travail auront leurs propres locaux et les moyens matériels nécessaires dont des véhicules. 1,66 milliard de dinars est alloué à cet effet”, a affirmé le ministre. Ce dernier se montre satisfait quant au climat social, car si l'année 2004 a connu 35 grèves, ce chiffre n'était que de 23 grèves en 2005. Par ailleurs, il révèle que 7 milliards de dinars ont été débloqués en 2001 pour payer les salaires en instance de 52 000 travailleurs, et durant l'année 2005, 4,048 milliards de dinars ont servi à épurer les salaires impayés de 50 000 travailleurs. Le ministre a promis la promulgation prochaine d'une loi sur la “promotion de l'emploi” qui accordera des avantages en matière de charge patronale. Cette dernière connaîtra des abattements au prorata des emplois créés. Ces avantages seront plus conséquents pour les entreprises qui s'installeront dans le Sud et les Hauts-Plateaux. Ces avantages ne seront pas accordés lorsqu'il s'agit de travailleurs étrangers ou pour les entreprises pétrolières. Concer-nant le volet de la Sécurité sociale, le ministre se veut rassurant d'autant que l'équilibre financier est une réalité. “Les recettes pour les différentes caisses de chômage et des retraites étaient de l'ordre de 357 milliards de dinars et les dépenses de l'ordre de 336 milliards de dinars pour l'année 2005. Nous avons un excédent de 20,22 milliards de dinars”, tient à préciser le ministre. Concernant la Caisse nationale des assurés sociaux (Cnas), le ministère annonce la prochaine application du prix de référence quand il s'agit de rembourser les médicaments. “À partir du 16 avril prochain, la Caisse d'assurance appliquera le tarif de référence pour les opérations de remboursement. Il n'est plus question de rembourser les produits, selon les prix décidés par les fabricants”, explique Tayeb Louh. SaId Ibrahim