L'aménagement du territoire va enfin polariser l'intérêt des pouvoirs publics. C'est du moins ce qu'a annoncé Cherif Rahmani, ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement qui, au cours du point de presse tenu hier au siège de son département, a fait part de la première mouture du nouveau Schéma national de l'aménagement du territoire (Snat), son nouveau cheval de bataille. Celui-ci sera soumis à débat dès aujourd'hui dans le cadre d'une rencontre qui regroupera plus de 800 personnes venant des institutions élues et exécutives des dix wilayas du Centre, des départements ministériels, des organismes et agents publics sous la présidence du ministre. L'occasion pour les participants d'enrichir le travail effectué par le département de Cherif Rahmani qui tient coûte que coûte à élargir le débat sur des choix qui engagent le pays sur le moyen et long terme avec un impact sur les générations à venir. C'est ainsi que la problématique de la ville, de l'équilibre entre les régions est posée de manière très concrète. Il est même question de délocalisation des industries et des institutions. “L'urbanisme s'intéresse à la morphologie de l'habitat et de l'espace au moment où l'aménagement du territoire se positionne à plus grande échelle, tels que les grandes industries ou villes et leur implantation, etc.”, a tenu à préciser le ministre pour lever toutes les équivoques sur la question avant d'indiquer, succinctement, les grandes lignes du Snat. Il est donc question de développement durable, d'une nouvelle dynamique pour les espaces et les territoires ainsi que des mesures d'encouragement pour l'investissement étranger et national de manière à impliquer, intensément, le secteur privé. Il s'agit aussi de justice sociale à travers un équilibre entre les régions et entre l'urbain et le rural. Le ministre a donc abordé les premières lignes directrices tout en précisant que plusieurs scénarios seront proposés au gouvernement pour retenir le plus approprié à soumettre aux deux chambres du Parlement. “L'aménagement du territoire vise l'intégration des préoccupations des autres départements et se veut être une manière de problématiser ce que sera l'Algérie de demain, aussi bien sur le plan national que dans la sphère euroméditerrannéene, vis-à-vis de l'ensemble des pays arabes et africains”, a déclaré Cherif Rahmani et d'insister sur le fait qu'il n'est nullement question de se substituer aux autres départements, mais plutôt de mettre en cohérence tout ce qui est entrepris dans le cadre de l'action de l'Etat en tenant compte des acquis. Nabila Saïdoun