à l'occasion de la célébration du 26e anniversaire du Printemps berbère d'Avril 1980, des anciens footballeurs de la Jeunesse sportive de Kabylie (JSK) des années 1970-80 ont été invités à une conférence-débat animée hier à Tizi Ouzou, autour du thème “La JSK : son rôle dans la réappropriation de l'identité amazigh”. Prenant la parole au nom du Mouvement culturel berbère (MCB), le Dr Mouloud Lounaouci devait saluer la génération des anciens footballeurs de la JSK qui ont porté les couleurs du club kabyle et hissé très haut le flambeau de la revendication berbère à l'image des invités du jour, en l'occurrence Mourad Derridj, Salem Amri, Salah Larbès et autres Mustapha Anane, tous ex-footballeurs internationaux auxquels se sont joints d'autres pionniers de la JSK, tels que Ahmed Djenadi, Abderazak Boumati et Hocine Guechtouli. Après avoir rappelé que la JSK fut une école de nationalisme durant la période coloniale, Salem Amri devait affirmer que “l'amazighité était présente dans nos cœurs à chaque match joué à Tizi Ouzou ou ailleurs”. De son côté, Mourad Derridj devait lui emboîter le pas pour déclarer que “la JSK jouait crânement ses chances pour gagner des matches, mais aussi pour porter le symbole de la revendication berbère et défendre dignement un idéal partagé par des millions de citoyens et de supporters, tous acquis à une cause noble”. Dans son intervention passionnée, Derridj ira jusqu'à marteler que “la JSK a été le porte-flambeau du combat amazigh comme l'a été l'ALN pour le FLN durant la guerre de Libération nationale”. Pour sa part, Hocine Guechtouli devait faire lire à l'assistance un document sur l'histoire de la JSK rédigé par un ancien dirigeant bien connu du club kabyle, en l'occurrence Mohamed Lounès Madiou, avant de témoigner devant l'assistance que “la JSK a toujours été une école de militantisme qui a fourni des hommes avides d'expression et de liberté durant la période coloniale, puis après l'Indépendance”. C'est ainsi que de nombreux intervenants ont rappelé toutes les tentatives de détournement du sigle “JS Kabylie” devenu “JS Kawkabi”, puis “Jeunesse Electronique de Tizi Ouzou” que l'administration voulait coûte que coûte effacer de l'histoire et du processus de recouvrement identitaire. “De tels subterfuges du pouvoir n'avaient fait que galvaniser les cœurs, les esprits et les consciences puisque le sigle JS Kabylie n'a jamais quitté les tribunes et les clameurs des stades malgré tous les textes de loi, aussi absurdes que malintentionnés de l'époque”, dira à ce propos un intervenant. Pour clôturer les débats, Mouloud Lounaouci devait rappeler que “si la JS Kabylie fut le berceau de la revendication amazigh, il est à espérer qu'elle continue à servir de locomotive pour ce même idéal”. M. HAOUCHINE