Loin de verser dans la condescendance, Arsenal estime tout de même avoir fait un pas significatif vers la première finale de Ligue des champions de football de son histoire avec sa victoire sur Villarreal (1-0), mercredi en demi-finale, convaincu d'avoir des opportunités au retour. Pour le dernier match européen à Highbury, après 93 ans d'existence, les Anglais regrettaient certes de n'avoir pas su conclure une autre fois. Un second but leur aurait apporté un supplément de confiance, les plaçant dans la même situation idéale qu'après l'aller face à la Juventus Turin. Mais en se livrant très peu, en se montrant même franchement décevante pour une équipe espagnole en terme d'initiatives, Villarreal n'a pas aidé les Gunners. “Ils étaient bien regroupés, n'ont pas laissé d'espaces, n'ont pas mis trop de rythme, ont commis beaucoup de fautes”, remarque Robert Pires. “C'est une équipe pénible à jouer car ils avaient ce soir décidé de nous attendre un peu, on ne trouvait pas trop nos relais habituels entre l'attaque et le milieu”, ajoute le Français, à nouveau très en vue dans un rôle de milieu offensif axial. L'optimisme d'Arsenal se nourrit évidemment du fait de n'avoir à nouveau pas encaissé de buts, poussant son record en C1 à 829 minutes d'invincibilité. “Ne pas prendre de but, c'est toujours un bon résultat. Même un 0-0 chez soi ce n'est pas si mauvais”, juge Thierry Henry, décisif sur le premier but par son décalage pour Aleksander Hleb. “On a fait le strict minimum, considère Pires. Mais le plus important, c'est qu'on n'ait pas pris de but chez nous, ce qui fait souvent la différence. On n'est pas qualifié, mais on est très content. On a un petit avantage, ça va les obliger à sortir un peu.” Le fait que Villarreal avait forgé ses qualifications en 8es de finale face aux Glasgow Rangers (2-2, 1-1) et en quarts face à l'Inter Milan (1-2, 1-0), grâce au but marqué à l'extérieur, incite également à l'optimisme chez les Gunners. Même si les Espagnols peuvent, eux, se féliciter de n'avoir pas sombré et d'être bien en vie. Reste maintenant à savoir si Villarreal, qui a perdu sur suspension Alessio Tacchinardi, une pièce clé de son milieu de terrain, saura inverser sa tactique pour mettre en difficultés des Gunners qui récupéreront, eux, Jose Antonio Reyes (retour de suspension), un atout maître sans doute en contre-attaque. Surveillé de tout près par Gilberto Silva et contré par les retours systématiques de tous les milieux d'Arsenal, Juan Roman Riquelme n'a pas pesé sur le match aller. Mais le stratège argentin reste la principale préoccupation des Londoniens. Alors, Arsenal est-il prêt à aller au Stade de France, le 17 mai, pour sa première finale de C1 ? “Avant d'aller à Paris, il faut aller à Villarreal, restons lucides, rétorque Pires. On est à 90 minutes de la finale, mais méfiance.”