Au cours de ses consultations avec les membres de l'organe exécutif des Nations unies, le chef de la diplomatie algérienne s'est entretenu avec l'Américain John Bolton qui lui a réaffirmé l'attachement des Etats-Unis au droit à l'autodétermination du peuple sahraoui. Mettant à profit sa présence à New York, Mohamed Bedjaoui, le ministre algérien des Affaires étrangères, a pris contact, hier, avec les membres du Conseil de sécurité de l'ONU pour mettre en garde contre l'éventualité du non-respect de la légalité internationale dans le traitement de la question du Sahara Occidental. John Bolton, l'ambassadeur des Etats-Unis aux Nations unies, fait partie des principales personnalités rencontrées par le chef de la diplomatie algérienne. Ayant une parfaite connaissance du dossier pour avoir été un des collaborateurs de l'ancien secrétaire d'Etat américain aux Affaires étrangères, James Baker, lorsque ce dernier avait été chargé par l'ONU de soumettre des propositions de solution pour ce conflit, le représentant américain a exprimé à Mohamed Bedjaoui l'attachement de Washington à ce que les Sahraouis puissent exprimer leur droit à l'autodétermination.Lors de cette rencontre, le ministre algérien a informé son interlocuteur du refus catégorique de l'Algérie de prendre part à des négociations, car celles-ci devraient concerner les deux parties au conflit, à savoir le Maroc et le Front Polisario. Il a également attiré son attention sur les graves conséquences qui résulteraient de la prise en considération de la realpolitik préconisée par l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU. Mohamed Bedjaoui s'est entretenu avec Wang Guangya, le représentant permanent de la Chine, qui assure la présidence du Conseil de sécurité pendant ce mois d'avril. Là encore, il a réitéré la détermination de l'Algérie de ne pas participer à d'éventuelles négociations sur le conflit. Le ministre des Affaires étrangères a mis en garde le président du Conseil de sécurité sur la responsabilité qu'endosserait l'organe qu'il préside s'il adoptait la recommandation contenue dans ce sens dans le rapport du secrétaire général. Wang Guangya a assuré M. Bedjaoui sur le fait que pour son pays, les négociations devraient toucher les parties directement concernées. Auparavant, le chef de la diplomatie algérienne a eu des entretiens avec l'ensemble des autres membres du Conseil de sécurité lors d'un déjeuner de travail. Concernant le conflit du Sahara Occidental, il a rappelé qu'il relève du processus de décolonisation et que toute approche tendant à priver le peuple du Sahara Occidental de son droit légitime et fondamental à l'autodétermination irait à l'encontre des principes mêmes de l'Organisation des Nations unies et de sa charte. Mohamed Bedjaoui a informé ses interlocuteurs que l'Algérie rejetterait une telle résolution. Dans cette optique, il a mis à nu les graves insuffisances contenues dans le rapport que le secrétaire général de l'ONU a adressé le 19 avril aux membres du Conseil de sécurité et souligne que l'Algérie ne peut se substituer au peuple sahraoui pour décider de son avenir. Ainsi, le gouvernement algérien aura pris le soin d'avertir la communauté internationale, notamment les pays siégeant au Conseil de sécurité, sur les conséquences dangereuses qu'engendrerait la privation du peuple sahraoui de son droit à l'autodétermination, conformément au droit international. K. ABDELKAMEL