C'est aux environs d'Aghribs que la victime est tombée dans un guet-apens tendu par des hommes armés au nombre indéterminé. Mardi 25 avril. 18h. Il fait encore jour quand Meziane Haddad, la quarantaine, entrepreneur de son état, rentre chez lui à Azeffoun à bord de son véhicule, une Peugeot 406, après une rude journée de travail. La circulation est fluide sur la RN73. Après avoir dépassé Aghribs de quelques kilomètres, il tombe dans un guet-apens tendu par des hommes armés au nombre indéterminé. L'opération, manifestement bien préparée, n'a duré que quelques minutes. La victime étant seule, on ne saura pas grand-chose sur les circonstances de ce rapt. Son véhicule sera retrouvé le lendemain près d'un centre commercial à Tizi Rached avec les clefs sur le tableau de bord. Ses deux portables ne répondaient pas, ses ravisseurs ont soigneusement pris le soin de les éteindre pour éviter tout repérage par les services de sécurité. Jusqu'à hier à 14h, sa famille est restée sans nouvelle de la victime, si ce n'est la demande d'une rançon d'un montant de 25 milliards de centimes, exigée pour la libération de l'otage. Cette information nous a été confirmée, hier, par une source très au fait de la situation sécuritaire dans la région. Ce n'est pas la première fois que le GSPC recourt à l'enlèvement comme mode de financement pour renflouer ses caisses mises à rude épreuve depuis le tarissement des traditionnelles sources d'approvisionnement et de soutien logistique. Il y a quelques mois, le gérant d'un bar à Tigzirt n'a eu la vie sauve que grâce à l'intervention de sa famille qui aurait payé une rançon de 500 millions de centimes. Son compagnon, gardien de prison de son état, pour lequel aucune demande d'argent n'a été formulée, est porté disparu depuis. Mais c'est surtout dans la wilaya de Boumerdès que cette organisation terroriste, affiliée à la nébuleuse intégriste Al-Qaïda d'Oussama Ben Laden, a fait parler d'elle en enlevant des entrepreneurs et des commerçants qui ont été libérés plus tard moyennant de fortes sommes d'argent. Insensibles à l'appel de la Charte pour la paix et la réconciliation national, les irréductibles de cette organisation criminelle continuent à se manifester un peu partout en Kabylie. De fréquents faux barrages sont signalés sur des routes départementales, notamment à Draâ El-Mizan, Maâtkas et Béni Douala où des passagers se font déposséder de leur argent et des téléphones portables. Le dernier attentat remonte au 1er avril lorsqu'un Patriote a été assassiné à Tigzirt. D'autres “foyers” subversifs de moindre importance sont signalés du côté d'Azeffoun et d'Akfadou, sur la route menant à Béjaïa. A. TAHRAOUI