La situation est telle que les services chargés de la sécurité appréhendent les grandes vacances qui drainent un grand nombre d'étrangers à la ville. Après une brève accalmie, Annaba renoue avec la violence. La police, qui multiplie les rafles, les contrôles d'identité et les arrestations, jugule difficilement le nombre sans cesse croissant des agressions sur les personnes et les biens. Selon l'avis de la majorité des responsables interrogés sur la question, la société civile doit s'impliquer davantage pour endiguer ce mal, car les actions de répression ne suffisent pas. Les descentes quasi quotidiennes de la police dans les quartiers dit “sensibles” permettent, certes, d'appréhender les malfaiteurs, mais la violence ne cesse de prendre des proportions alarmantes, et les crimes sont, de plus en plus, de la part d'hommes et de femmes qui sont, la plupart du temps, sous l'emprise de la drogue. D'ailleurs, des descentes effectuées durant la semaine écoulée ont permis l'arrestation de 23 personnes, dont 1 femme et 2 mineurs, impliquées dans des délits de vols, coups et blessures et agressions à l'arme blanche. Durant des opérations de contrôle d'identité, 62 personnes ont été appréhendées et placées en détention préventive, 4 d'entre elles étaient recherchées et 4 autres étaient en possession d'armes blanches et de stupéfiants.Quatorze individus, dont un mineur, ont été présentés, mardi dernier, à la justice sous les chefs d'inculpation d'agressions, coups et blessures et vol. Mais l'affaire qui a suscité, il y a quelques jours de cela, le plus d'émotion chez les habitants du quartier la place d'Armes est celle liée du crime commis par un proxénète, âgé de 31 ans, sur un autre âgé de 34 ans qui se trouve être son ami d'enfance. La raison de ce drame est un différend lié au nombre de bouteilles d'alcool que la victime devait livrer à son assaillant. Par ailleurs, la découverte de cadavres sur le bord des routes n'est plus un fait isolé. Les victimes sont, pour la plupart, des jeunes femmes étrangères à la ville. Les services spécialisés, aussi bien la police judiciaire que la brigade des mineurs, appréhendent, particulièrement, la saison estivale. Cette période draine à Annaba, considérée comme une ville accueillante et hospitalière, un nombre important de chômeurs, de délinquants mais aussi de fugueurs, venus des régions avoisinantes et même des wilayas du Centre et de l'Ouest, en quête de gain facile et de mauvais plans. Rien ne pourra éviter les agressions si ce n'est l'attitude citoyenne des gens qui “doivent signaler les mouvements suspects”, intervenir pour éviter les agressions de tiers, au lieu de se contenter de regarder les bras croisés en assistant aux pires outrages. Hafiza M